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François-Auguste Biard
LISTE DES SALONS
 

Oeuvres présentes aux Salons de Paris

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​​1824, 25 août - date non précisée, musée royal des arts

à Lyon

 

141 - Intérieur d’une cour d’auberge / Arrivée de la diligence

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1827, 4 novembre - 26 avril 1828, musée royal des arts

à Lyon (Médaille de deuxième classe)

 

88 - Intérieur d’un ménage de diseuse de bonne aventure ; épisode de l’Officier de fortune, de Walter-Scott (30 x 60 cm)

R - Un dessin représentant une Vierge d'après Raphaël (115 x 90 cm)

R - Un dessin représentant Sainte Madeleine dans le désert (57 x 45 cm)

R - Un dessin représentant La Joconde d'après Léonard de Vinci (112 x 91 cm)

R - Un dessin représentant la tête de Madeleine d'après Le Guide (88 x 75 cm)

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1831, 1er mai - date non précisée, musée royal des arts

1 rue St. Joseph, à Lyon (Mention honorable accordée par le Roi cette année)

 

148 - Voyageurs français dans une auberge espagnole (108 x 150 cm)

149 - Sorcières modernes / Cabaleuses (110 x 126 cm)

150 - Femmes près d’une citerne aux environs d’Aboukir (98 x 115 cm)

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Voilà encore un peintre auquel nous serions tenté de conseiller de quitter la palette pour ne faire usage que du crayon : M. Biard, de Lyon. Ce jeune homme entre dans la carrière ; il faut qu’il entende la vérité, parce qu’il a en lui le germe du talent. Cet artiste expose au Salon deux compositions bizarres, mais où l’accent de la vérité perce. L’une représente des Cabaleuses ou Sorcières, qui plongent de la verveine et un chat noir dans un chaudron ; dans l’autre, M. Biard, qui a beaucoup voyagé déjà, y a reproduit une scène très simple : un homme et deux femmes qui puisent de l’eau dans une citerne près d’Aboukir. Il y a de la grandeur et de la naïveté dans ce dernier morceau. Quant à la couleur de ces ouvrages et en particulier de ce dernier, on n’en sait que dire, si ce n’est qu’il semble que M. Biard exécute sa peinture avec de la suie et de l’ardoise. Il faut absolument que ce peintre, dont le style est fort et mordant, étudie le coloris, ou, comme nous l’avons dit, qu’il fasse des cartons dessinés. Mais nous tenons beaucoup à ce qu’il fasse quelque chose, parce qu’il promet.

Etienne Jean Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 12 mai 1831, p. 1

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1833, 1er mars - non précisée, musée royal des arts

13 rue Bleue (Mention honorable accordée par le Roi cette année + achat)

 

164 - Comédiens ambulants (190 x 250 cm)

165 - L'hôpital des fous. Une jeune fille ne reconnaît pas ses parents (210 x 255 cm)

166 - Tribu arabe surprise par le Semoun, ou vent du désert (180 x 240 cm)

167 - Santon prêchant des bédouins (84 x 115 cm)

168 - Espagnole et sa servante dévalisées par des voleurs dans le défilé de la Sierra-Morena (84 x 115 cm)

169 - Concert de fellahs, ou paysans égyptiens aux environs d’Alexandrie (84 x 115 cm)

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M. Biard de Lyon a exposé plusieurs ouvrages remarquables par la vérité de la pantomime et quelquefois par l’harmonie de l’ensemble. […] M. Biard est un rejeton de l’école lyonnaise, plus vif et plus heureux que sa mère, et dont le talent à plusieurs faces se refuse en quelque sorte à l’analyse. M. Biard tient à la première manière de Bonnefond par la pensée et un peu par l’exécution des Comédiens ambulants ; il entre presque dans la famille de Léopold Robert par ses scènes orientales. Les Folles de l’hôpital de Lyon décèlent en lui le sentiment juste de la pantomime ; quant à sa peinture, elle est, selon les lieux et presque selon les jours, sèche ou grasse, lâchée ou sentie. Il semble que si l’on pouvait comprimer en un seul sujet un talent aussi éparpillé, on assurerait à l’école un peintre d’un mérite peu commun ; mais on ne comprend pas nettement par quels moyens ce talent devra se régler et dans quelle voie il pourra définitivement entrer. C’est une énigme encore, mais une énigment bien tournée, comme celles de l’anthologie grecque.

Ch. Lenormant - Les Artistes contemporains, Salon de 1833 - Tome II Paris, 1833

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M. Biard a exposé plusieurs peintures essentiellement différentes les unes des autres sous tous les rapports. Il nous a été impossible de rien comprendre au tableau qui représente une Tribu arabe surprise par le semoun, vent du désert, comme dit judicieusement le livret, qui aurait pu être ici moins sobre d’explications dont il a été prodigue en d’autres endroits. En revanche, les Comédiens ambulants seront compris de tout le monde : c’est une scène de mœurs très-bien prise que ces préparatifs d’acteurs nomades qui se disposent à jouer Zaïre dans une grange ; mais le sujet est embarrassé d’une foule de détails qui nuisent à l’effet : les comédiens sont entassés. En somme M. Biard a dépensé beaucoup d’esprit et d’observations à faire un tableau médiocre. L’Hôpital des folles du même artiste n’a rien de commun avec le tableau précédent que d’être une scène de la vie humaine bien observée. Les caractères différents de tous les personnages sont ici bien indiqués. De toutes ces folles il n’y en a pas deux qui soient prises du même caractère de folie ; les religieuses et les étrangers sont rendus dans le caractère qu’ils doivent avoir. L’ordonnance du sujet est admirablement disposée : tout le tableau est d’une peinture large et facile, mais grise et lourde, et qui manque complètement de ressort et de transparence.

G. Laviron et B. Galbacio - Le Salon de 1833

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Les artistes n’ont pas oublié une scène de sorcière toute pleine d’une énergie brûlante, exposée par M. Biard, au salon de 1831. Ses tableaux de cette année n’ont pas moins de verve : les sujets sont variés. Dans l’un, des comédiens ambulants se disposent à jouer dans une grange Zaïre et Psyché ; dans un autre le peintre nous fait voir l’intérieur d’un hôpital de folles ; ici c’est une dame espagnole et sa servante dévalisée par des voleurs ; ou bien encore une tribu arabe surprise par le vent du désert, et deux autres scènes d’Orient. Les comédiens ambulants ont été très remarqués du public. L’auteur a su éviter l’écueil attaché au genre burlesque auquel il est difficile, aujourd’hui, de donner de l’intérêt. Sa composition est animée, spirituelle ; l’expression des figures très plaisante, et les détails de la toilette dramatique sont bien observés. C’est un tableau qui se fait regarder, et qui est destiné à devenir populaire, quand la gravure l’aura reproduit. Il convient cependant de reprocher à M. Biard un peu de confusion dans ses figures, autour desquelles l’air ne circule pas et le ton généralement lourd et noir de son tableau. Ses autres ouvrages sont d’un ton plus fin et plus vrai. Dans l’hôpital des folles, la variété des physionomies et des caractères de folie est infinie ; l’auteur a bien étudié les signes de la démence, mais l’intérêt est trop éparpillé dans cette composition qui manque d’unité. L’effet de la tribu arabe, surprise par le semoun, est plus simple et plus saisissant : c’est un souvenir vivant du désert, et jamais l’horreur du terrible phénomène n’a été mieux rendue. Les voleurs espagnols prouvent que M. Biard a profité de ses voyages, pour bien apprendre la physionomie des peuples qu’il a vus ; ses espagnols sont de vrais habitants de la Péninsule, vrais de costumes, d’allures et de gestes. Le peintre a abusé des tons violets dans les derniers plans du tableau ; nous négligeons les deux autres ouvrages de M. Biard, qui ne sont pourtant pas sans mérite, mais nous n’avons voulu constater que le rang distingué que cet artiste a pris, dès à présent, parmi nos peintres de genre.

L’Artiste - Numéro 13, 1833, p. 158

 

Il y a des tableaux qui piquent doublement l’attention : ce sont ceux de M. Biard ; tous ses sujets orientaux sont pleins de vérité et de grandeur. Don Hôpital des Fous et ses Comédiens ambulants font voir qu’il est aussi fin observateur que peintre habile. M. Biard abuse trop des teintes grises, mais c’est un peintre fort original.

Etienne Jean Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 9 mars 1833, p. 1

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1834, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

13 rue Bleue (Médaille de deuxième classe)

 

125 - Baptême sous la ligne ; scène de la vie maritime (110 x 180 cm)

126 - Ressemblance contestée (140 x 170 cm)

127 - Tribu arabe arrivant près d’une mare d’eau  (210 x 270 cm)

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Le genre plaisant, aujourd’hui   rarement traité sur toile, peut se faire honneur de M. Biard. Toujours observateur et spirituel, et quelquefois avec verve, cet artiste nous a donné un petit acte fort comique dans la Ressemblance contestée. Son Baptême de la ligne abonde en détails et en physionomies bien saisies. Dans un sujet tout différent, une Tribu arabe arrivant à une mare, l’auteur a fait preuve, comme à son ordinaire, d’un grand talent d’expression.

Le jury d’admission - L’Artiste, peinture, architecture, sculpture - numéro 6, 1834, p. 63

 

Deux noms d’artistes se présentent en même temps à notre esprit : MM. Biard et Pigal ; et il existe en effet entre eux une analogie. Tous deux sentent le geste à un degré profond que ne possèdent pas bien des artistes d’un talent plus complet. Il n’est pas besoin d’analyser les ouvrages que M. Pigal a exposés cette année pour faire ressortir cette grande qualité de son talent : les nombreux dessins qui ont fait sa réputation populaire d’observateur de mœurs le prouvent suffisamment. Il ne manque au peintre que d’être dessinateur plus attentif et plus correct, et d’acquérir un sentiment plus net et plus fin de la couleur. […]  M. Biard est homme d’esprit et d’imagination. Sa Ressemblance contestée pourrait être placée au premier rang comme entente du geste et de la pantomime. Ce qui nuit le plus à cet ouvrage, c’est le sujet même ; car le genre plaisant en peinture ne trouve guère à cette heure de sympathie que dans les rangs les moins éclairés de la foule. Pour nous, tous disposés que nous sommes à reconnaître le côté louable de cette composition, nous ne pouvons dissimuler que le ton gris et sale en détruit le plus grand mérite à nos yeux. Les deux autres tableaux de M. Biard, le Passage de la ligne et une Tribu arabe arrivant à une mare, se recommandent par une vérité et une variété d’expressions fortement senties ; mais la distinction des plans n’y est pas heureusement conservée : l’air et la lumière y sont trop rares, et la pauvreté du ton y est la même que dans les autres ouvrages de l’auteur.

L’Artiste - Numéro 13, 1834, p. 145-146

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Je préférerais de beaucoup les tableaux passablement grotesques de M. Biard; au moins ses personnages sont habilement mis en scène, et leur pantomime est habituellement d’une grande vérité; qualités qui ne sont pas à dédaigner par le temps qui court, et qui se trouvent surtout dans sa Ressemblance contestée, tableau dont l’exécution ne manque pas de talent, mais dont la pensée est si commune, qu’il ne peut guère obtenir un succès sérieux. M. Biard a encore exposé une Tribu arabe arrivant près d’une mare d’eau ; dans cette peinture, d’un caractère plus sérieux, les chefs de la caravane repoussent les hommes qui se précipitent dans l’eau pour faire désaltérer les femmes d’abord, puis les vieillards et les enfants. Ce tableau est largement composé et facilement peint il vaut mieux que le Baptême sous la ligne scène de la vie maritime, par le même artiste.

Gabriel Laviron - 1834

 

Les scènes sérieusement comiques de M. Biard, peintre faible coloriste mais qui a une verve et un talent qui rappellent ceux d’Hogarth, comme t’attestent te Baptême sous la ligne, la Ressemblance contestée et une Tribu arabe, tableaux que M. Biard a exposés cette année. De tous ces peintres de genre, M. Biard est celui qui a un esprit et une manière vraiment empreints d’originalité.

Delecluze - Le Journal des débats - 16 mars 1834

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1835, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

25 rue du Helder (Mention honorable par le Roi + Médaille deuxième classe)

 

137 - Traite des nègres (200 x 250 cm)

138 - Apprenti barbier (65 x 76 cm)

139 - Bon gendarme (65 x 76 cm)

140 - Portrait de Mme la vicomtesse de Ch... et ses enfants (220 x 190 cm)

141 - Portrait de Mme P... (80 x 70 cm)

142 - Portrait et costumes d’après nature (Orient) (plusieurs dizaines)

143 - Architecture mauresque, gothique et costumes d’après nature (Espagne) (plusieurs dizaines)

144 - Chalet et costumes d’après natures (Suisse) (plusieurs dizaines)

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Dans un temps comme celui-ci, où l’on s’exagère les avantages de l’originalité jusqu’à vouloir la trouver dans la bizarrerie, on doit s’étonner qu’un homme qui a beaucoup voyagé et observé, qui a reçu de la nature le don de reproduire avec force et vérité les scènes grandes, solennelles, comiques, burlesques même, dont il a été témoin ; qui, depuis plusieurs années, a successivement exposé au Salon des tableaux représentant des sujets majestueux de l’Arabie, des Comédies à bord des bâtiments sous le Tropique, un Hôpital de Fous, des Comédiens de la Foire et enfin, cette année, la Traite des Nègres, et le Bon Gendarme, n’ait pas obtenu une faveur plus éclatante de la part du public et surtout de celle des artistes. M. Biard est un homme dont le mérite va toujours en croissant, et nous nous trouvons heureux d’avoir été des premiers à le reconnaître et à le signaler. Dans la Traite des Nègres, il a exprimé par des épisodes bien choisis, et présentés avec une énergie incroyable, ce commerce que les blancs font des noirs. Rien ne fait mieux comprendre ces habitudes si contraires à nos préjugés et à nos sentiments, que l’indifférence complète avec laquelle le propriétaire des noirs débarqués sur le rivage surveille les hommes de son service, dont les uns marquent d’un côté avec un fer chaud sa marchandise qui crie de douleur, tandis que d’autres emploient toute leur activité à porter des secours à la marchandise noire étendue sur la grève, et près de succomber de soif, de faim et de fatigue. Quoique la couleur de ce tableau manque d’éclat, l’auteur a cependant fait de grands progrès dans cette partie de l’art. Mais le choix des attitudes, des expressions, leur naïveté et leur force et la vigueur avec laquelle tous ces accidents sont exprimés par le dessin et le modelé, sont dignes de grands éloges. Un autre petit tableau burlesque, de M. Biard, a déjà fait fortune au Salon. C’est un bon gendarme qui s’efforce de faire le méchant envers trois ou quatre petits gamins nus, et encore entourés des vessies avec lesquelles ils barbotaient dans la rivière, au mépris des ordonnances de police. La niaiserie solennelle du gendarme emportant les nippes de ces petits polissions, est exprimée de main de maître ; et il ne faut pas oublier que ce tableau est du même homme, de M. Biard qui, il y a deux ou trois ans, nous a donné des scènes arabes pleines de grandeur et de vérité. Voilà un homme original.

Etienne Jean Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 5 mars 1835, p. 2-3

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Parmi les peintres de scènes familières, il nous faudra bien accoler quelques noms modestes à celui de M. Biard, ce nouveau colosse de la caricature. M. Biard, dont la marche, il y a deux ans, nous semblait indécise entre Robert et Charlet, paraît s’être décidée pour la voie la moins sérieuse. Son bon Gendarme, son Apprenti barbier, arrachent le rire comme les meilleurs J. Steen ; ces deux petits chefs-d’œuvre sont de plus touchés avec délicatesse. M. Biard comprend tout ce que ce genre de peinture exige de finesse dans l’exécution. J’aime beaucoup moins la Traite des Nègres, tableau dans lequel M. Biard a procédé par accumulation comme Hogarth. Ce n’est pas que je ne reconnaisse, sous un aspect gris et lourd, un grand mérite de dessin et d’expression dans ce tableau : je me plains seulement de ce que la représentation d’un sujet si odieux amuse ma vue sans émouvoir mon âme. J’ai beau faire, la Traite des Nègres, avec ses horreurs d’esclaves martyrisés et garrottés, ne fait l’effet d’un pendant aux Comédiens ambulants du même peintre.

Charles Lenormant  - L’Ecole française en 1835, Salon annuel, Revue des Deux Mondes

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Voici donc venir le premier, le jeune Biard, ingénieux et facile compositeur, souple talent, qui excelle déjà dans tous les genres, et qui passe avec la plus grande facilité du tableau d’histoire au tableau de genre. Les trois tableaux de M. Biard attirent l’attention tous les trois par des qualités différentes. Rien n’est terrible comme sa Traite des nègres, ce commerce de chair humaine ; rien n’est plaisant à voir comme ses deux petits tableaux, l’Apprenti barbier et le Bon Gendarme.

L’Artiste - 1835, premier article

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1836, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

158 - Branle-bas général de combat, à bord d’une frégate de soixante (200 x 250 cm)

159 - Banquistes désappointés par le mauvais temps (135 x 165 cm)

160 - Garde nationale de campagne, défilant devant le maire (100 x 120 cm)

161 - Suisse dans l’exercice de ses fonctions (65 x 75 cm)

162 - Peintre de portrait (65 x 75 cm)

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Les spirituelles compositions de M. Biard ont conservé le privilège d’égayer le Salon et de distraire tout à la fois les connaisseurs et la foule des curieux.

L’Artiste - Numéro 6, 1836, p. 63

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Il nous reste à parler de cette catégorie d’artistes dont les tableaux sont des tableaux de mœurs, des espèces de petits drames où les passions, les vices, les caractères et les ridicules sont en jeu. […] M. Biard, dont le nom vient tout de suite aussi se placer dans cette catégorie, nous paraît devoir être mentionné le second, parce qu’il a peut-être moins fait le portrait que la caricature de ses modèles. Le comique de M. Pigal est bien plus naïf ; ses personnages ne disent point au spectateur : « Voyez comme je suis drôle ! » Ils sont aussi sérieux que des personnages de Molière, et dans les accidents qui leur arrivent et qui font notre bonheur, ils ne voient pas le plus petit mot pour rire. Sa commère de l’année dernière, qui poussait avec tant d’énergie cette porte sur le nez de son savetier de mari, était furieusement à son affaire : elle ne posait pas le moins du monde. […] Oui, sans doute, M. Biard est comique. Mais, encore un coup, ses personnages ont l’air d’avoir le mot et de savoir ce qu’ils ont à faire pour nous faire rire. Nous rendons pleine justice à son originalité, qui est entière. Sa peinture a de la solidité, de la couleur ; mais pourquoi semble-t-il abandonner entièrement la route dans laquelle il avait obtenu ses premiers succès ? Où est le simoun, ce terrible vent du désert, dont il nous a donné, il y a quelques années, une si fidèle peinture ? Où est cette source vers laquelle se précipitaient ces Arabes brûlés du soleil, et que leur rage allait ensanglanter en se la disputant ? Sans doute, il est admirable que la même organisation puisse offrir le phénomène d’une double vocation poussée aussi loin ; il est triste aussi de voir le principe noble étouffé par le trivial. Nous rions devant la Revue de la banlieue, et pourtant, M. Biard, nous regrettons le Simoun ; nous préférons et nous vous redemandons ce qui rappellera le simoun et vos Arabes. Nous ne voulons pas nous arrêter au tableau de M. Biard intitulé Banquistes désappointés par le mauvais temps, dont le moindre tort est de ressembler à une plaisanterie trop longue. Ordinairement l’auteur donne pour accompagnement à ses tableaux plaisants quelque ouvrage d’un ton sérieux, dont le sujet est de nature à frapper vivement l’imagination. On se rappelle, en ce genre, la Traite des nègres exposée l’année dernière et qui fit une sensation si profonde. Cette fois, il nous transporte sur le pont d’une frégate dont l’équipage se prépare au combat. Cette peinture est faite pour intéresser plus particulièrement une classe de spectateurs. Son principal mérite est peut-être la connaissance exacte des manœuvres qui s’exécutent à bord dans ce moment solennel. Le plus grand nombre n’est pas en état d’apprécier ce mérite. Aussi, malgré ce qu’il y a de neuf dans le sujet et dans la façon dont il est exposé, nous ne croyons pas que cet ouvrage ait obtenu le même succès que les précédents. Le propre de la peinture est de pénétrer dans l’esprit comme un trait. Ce qui distingue un tableau d’un livre, c’est qu’un seul coup d’œil suffit pour connaître et embrasser toute la pensée du peintre, et que l’impression qu’on reçoit, à la vue de son œuvre, est aussi complète que soudaine ; tandis qu’une lecture est une succession d’impressions qui s’enchaînent les unes aux autres et dont les dernières effacent le plus souvent les premières. Un peintre qui connait le but de son art et qui ne veut pas en outrepasser les limites doit donc choisir de préférence un sujet où l’unité d’action soit facile à saisir. S’il faut un travail d’esprit considérable pour démêler les intentions diverses des nombreuses figures d’une composition, cela n’est plus autant du domaine de la peinture.

L’Artiste - Numéro 14, 1836, p. 167-168

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Je ne suis pas grand partisan de la caricature en peinture, mais si la gravité est un mystère du corps inventé pour cacher les défauts de l’esprit, j’imagine que les gens qui s’arrêtent devant la Revue, de M. Biard, courront le risque de perdre leur gravité, et par conséquent de montrer quelle est la dose de leur esprit. Tout est parfait, depuis le serpent de village jusqu’au maire, et depuis l’officier qui conduit la troupe jusqu’à cette inimitable petite-fille, qui, l’œil au ciel, rouge et essoufflée, s’écarquille pour marcher au pas.

Alfred de Musset - Salon de 1836, Revue des Deux Mondes

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1837, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

116 - Duquesne délivre les captifs d’Alger (200 x 290 cm)

117 - Le Roi au milieu de la garde nationale sur la place du Carrousel dans la nuit du 5 juin 1832 (120 x 135 cm)

118 - Suites d’un naufrage (175 x 200 cm)

119 - Harem ; étude d’après nature (95 x 125 cm)

120 - Les Honneurs partagés (70 x 85 cm)

121 - Partie de bain en famille (68 x 84 cm)

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M. Biard est aussi un homme d’esprit dont la verve bouffonne amuse et fait rire aux éclats tous les oisifs qui hantent nos salons annuels de peinture. C’est un privilège que personne n’a le droit de lui disputer. Non pas qu’il ait cet esprit rare qui sait trouver le côté plaisant des choses et les rendre avec cette finesse pleine de charme, cette vérité qui ne dépasse pas les bornes. Il cherche plutôt la charge que le ridicule, la caricature que le comique, et, quand il a trouvé une scène grotesque, il travaille avant tout à faire un ouvrage dont le sujet excite la gaieté du public ; il lui importe beaucoup moins de rendre sa composition recommandable par des qualités de peinture. On ne peut mieux comparer la manière de procéder de M. Biard dans les arts, qu’à celle de M. Paul de Kock dans la littérature. Chez l’un et chez l’autre, l’exécution ne vient qu’en second lieu. Il leur faut surtout et avant tout le sujet burlesque ; ils le reproduisent avec le plus d’exagération possible, s’inquiétant fort peu de lui imprimer ce caractère qui donne à toute œuvre une haute portée, et lui assure un avenir durable. Le dessin de M. Biard est aussi lâche, aussi peu correct que la phrase de M. Paul de Kock ; la couleur est aussi peu harmonieuse chez l’un que chez l’autre. Tout homme qui porte une physionomie triviale, qui fait un geste excentrique, qui lâche une parole grossièrement naïve leur appartient de droit, et ils l’exploitent sous toutes ses faces, et dans tous ses travers. Ces messieurs sont sûrs du succès ; ils savent que celui-là gagne sa cause qui parvient à faire rire son juge. M. Biard a cependant eu des intentions comiques de bon aloi ; mais toujours l’intention a été spirituelle et l’exécution maladroite. La Revue de la banlieue était presque une scène vraie. Le bon Gendarme que nous avons vu autrefois était une charge moins grossière que la Partie de bain de famille de cette année. Cette dernière composition est vraiment une caricature fort peu amusante, et si l’on excepte l’idée de l’enfant qui rejette à pleine gorge l’eau que son inexpérience lui fait avaler, on conviendra que le gros homme qui se dispose à aller goûter les douceurs de la lecture au milieu de la rivière est une mauvaise plaisanterie. Certainement M. Biard a dépassé le but en affublant cet homme d’un énorme parapluie et d’un gros in-folio, en lui donnant une face bourgeonné et un ventre de Sylène [sic], en couvrant tout son corps d’un duvet d’une ignoble vérité. M. Biard a été bien plus plaisant dans son petit tableau des Honneurs partagés. Le factionnaire qui présente les armes au vieux militaire décoré, et la commère qui fait au factionnaire une révérence pleine d’orgueil et de bienveillance, est une idée heureuse et bien rendue ; mais encore une fois, ce n’est pas une bonne peinture. Nous en dirons autant de deux autres sujets plus importants comme dimension, les Suites d’un naufrage et Duquesne délivrant les captifs d’Alger. Devant le premier de ces tableaux, où des hommes, des femmes, des enfants nus, sont jeté pêle-mêle les uns sur les autres, où des sauvages, accoutrés de vêtements bizarres et grotesques, font des gestes d’une folle joie et d’une horrible brutalité, je ne sais si l’on doit rire ou trembler. La composition de Duquesne est celle qui est peinte avec le plus d’habileté. Les personnages sont groupés sans confusion ; il y a une grande variété dans les types des figures ; quelques-unes même ne manquent pas d’originalité. Nous avons dit plus haut quelle déception nous avions éprouvée à revoir dans un plus grand jour les Odalisques de M. Biard. Les têtes des femmes nous avaient semblé charmantes ; quelques visages, dans la demi-teinte, nous avaient paru d’une touche délicate. Nous sommes désolés d’être obligés de revenir sur notre premier sentiment ; les tons, au contraire, sont crus, et les odalisques d’une laideur très peu séduisante. Il n’y a rien là qui nous rappelle les délices de l’Orient.

L’Artiste - Numéro 10, 1837, p. 133-134

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On rit de bon cœur encore, en voyant le tableau de M. Biard, les Honneurs partagés, où la vieille femme fait la révérence au factionnaire portant les armes à son mari décoré. Mais le Bain de famille dépasse le but ; la laideur des personnages surpasse de beaucoup trop le ridicule de la scène. Le Harem, du même auteur, est une plaisanterie fine, mais qui porte sur les ridicules de l’Orient qui ne nous sont pas bien connus. La suite d’un naufrage, où l’on voit un groupe d’Européens nus, hommes, femmes et enfants près d’être cuits et mangés par des sauvages, est un tableau plein d’observations fines et parfaitement indiquées ; mais outre que cette peinture n’est guère qu’une esquisse très habilement faite, il y a encore dans les mouvements et les expressions des sauvages une titubation et des grimaces animales singulièrement bien saisies, mais qui sont plutôt propres à réveiller l’attention des naturalistes qu’à satisfaire la curiosité des amateurs de peinture. Nous nous étonnons qu’avec ses connaissances sur l’Orient et son talent original M. Biard n’ait pas eu l’idée de peindre des sujets tirés des contes arabes. Avec quelle verve ne peindrait-il pas par exemple Félime avec un pied de nez au visage, implorant à genou son pardon de Tangu ? Cette scène fort comique aurait l’avantage de pouvoir être traitée d’ailleurs très gracieusement. Il y a dans le meilleur tableau de M. Biard, son Duquesne, des figures de jeunes captifs qui nous ont suggéré cette idée. 

Etienne Jean Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 16 avril 1837, p. 2 

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1838, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

117 - Sacrifice de la veuve d’un Bramine (320 x 450 cm)

118 - Le Désert 

119 - Scène de douane à la frontière (120 x 150 cm)

120 - Divertissement troublé ; bords du Rhin (90 x 120 cm)

121 - Distribution de prix dans une école allemande (86 x 100 cm)

122 - Triomphe de l’embonpoint (74 x 82 cm)

 

M. Biard a suivi une route toute différente, et est peut-être tombé dans l’excès contraire [par rapport au peintre Brune]. Il s’est fait le courtisan de la foule, qu’à tout prix il veut faire rire et arrêter devant ses tableaux. On a rudement gourmandé M. Biard à cet égard. Pour nous, nous ne professons pas cette excessive rigidité. Nous croyons bien que les sujets comiques ne conviennent pas généralement à la peinture, qu’ils doivent être laissés au crayon du caricaturiste ; mais nous ne les proscrivons pas absolument. Du reste, si M. Biard est quelquefois descendu trop bas pour ses sujets, en se faisant du reste toujours pardonner ses écarts, par la vérité, la gaîté et l’esprit, il a cette année ambitionné de se relever par un grand effort. M. Biard est passé tout d’un coup à la grande peinture. Son tableau du Sacrifice de la veuve d’un bramine, est une page dont les figures sont de grandeur naturelle. Mais il nous est impossible de le dissimuler, cette tentative n’est point heureuse. On ne trouve, dans l’ordonnance ni dans le dessin, ni dans la couleur de ce tableau, aucune faute choquante ; et cependant il ne plaît ni au premier coup-d’œil ni à la réflexion. C’est que cette composition est absolument dénuée de style ; et, en outre, le type des figures prête plutôt au ridicule qu’à l’intérêt. Nous nous étonnons que M. Biard ait pu donner ces traits, et cette couleur à des habitants de la presqu’ile de l’Inde ; on ne trouverait assurément leurs semblables, ni sur l’Indus, ni sur le Gange, ni au Coromandel, ni au Malabar. Ce sont tout bonnement, pour la physionomie et pour la peau, des naturels de la côte de Guinée, et de la plus vilaine espèce. Or, la race nègre, qui se distingue par sa souplesse et par son extrême mobilité de geste et de physionomie, figurera toujours à contre-sens dans les scènes où il faudra de la dignité et de la résignation. Si M. Biard avait peint de véritables Indous avec leurs traits réguliers, leur physionomie méditative, et leur allure grave, son tableau, sans être même conçu et exécuté avec plus de supériorité, aurait eu une valeur plus grande. Nous ne prétendons donc pas expliquer la malheureuse issue de cette tentative de M. Biard, par l’habitude qu’il a contractée de peindre des sujets plaisants. M. Biard a prouvé, par son tableau du Désert, qu’il était capable d’exciter l’intérêt et la terreur, et par les moyens les plus simples. Une tribu, ou plutôt une famille, a posé ses tentes dans l’immensité du désert. Elle est là, isolée et perdue, comme une barque au milieu de l’Océan. Cependant la nuit s’approche, l’ombre s’épaissit, quand tout à coup, du silence de cette solitude, s’élèvent les cris des lions affamés. La terreur s’empare de la troupe voyageuse ; tout s’agite, les chameaux frémissent par l’instinct du danger ; les mères courent à leurs enfants et les ramènent à leurs tentes, pendant que les hommes commencent le combat contre le terrible ennemi qui s’avance. Tel est le tableau de M. Biard, simplement conçu, simplement exécuté, mais dans lequel l’intérêt et la terreur sont portés à leu comble. M.Biard, qui se joue des transitions les plus difficiles, est revenu ensuite à ses sujets habituels dans la Scène de douane, le divertissement troublé, la Distribution des prix, et le Triomphe de l’embonpoint. Nous ne pouvons que répéter, à propos de ces tableaux, ce que nous disons tous les ans des compositions de l’auteur. C’est toujours le même esprit plaisant, la même vérité d’observation et le même succès populaire. Nous signalerons toutefois une qualité bien précieuse de M. Biard, c’est la variété de ses physionomies ; ce ne sont pas chez lui, comme chez tant d’autres peintres, toujours les mêmes figures habillées seulement d’un autre costume et placées dans des situations différentes. M. Biard a, pour chaque scène nouvelle, des types nouveaux ; et c’est par là qu’on reconnait, à son grand honneur, qu’il est un constant et intelligent observateur de la nature. 

L’Artiste - Numéro 8, 1838, p. 103-104

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On a comparé M. Biard à Wilkie ; c’est un talent moins élevé, mais aussi vrai et aussi souple. M. Biard ne manque pas de cette verve plaisante (humour) que le peintre anglais possède à un si haut degré ; son dessin est peut-être plus sûr, mais son coloris est moins riche et moins vivant. M. Biard devrait bien laisser de côté ses Indiens et ses cannibales, et se borner à la peinture de la vie réelle vue de ce côté naïvement comique, qu’il faut bien distinguer du côté trivial ou du côté ridicule. Sa Douane et ses Artistes pris en flagrant délit sont d’excellents tableaux ; une lumière plus vive, une couleur plus chaude, en feraient de petits chefs-d’œuvre. 

Frédéric Mercey - Salon de 1838, Revue des Deux Mondes

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1839, 1er mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

165 - Exorcisme de Charles VI, par deux moines Augustins (165 x 110 cm)

166 - Repas interrompu (collection Rothschild) (70 x 55 cm)

167 - Embarcation attaquée par des ours blancs dans les mers du Nord (160 x 180 cm)

168 - Concert de famille (70 x 55 cm)

169 - Poste restante (120 x 145 cm)

170 - Suites d’un bal masqué (120 x 150 cm)

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Mais entendez-vous ces cris, ces rumeurs, ces gros rires ? Voyez-vous la foule qui se heurte, qui se précipite, qui se tue ? Accourez tous ! accourez tous ! On s’approche, on s’étouffe, on s’écrase ; que les voleurs et les amants doivent avoir beau jeu dans ce magnifique tohubohu ! Pourriez-vous cependant me dire ce qui se passe, pourquoi cette foule, pourquoi cet empressement sans exemple ? M. Decamps aurait-il envoyé un nouveau petit chef-d’œuvre ? M. Paul Delaroche aurait-il composé un nouveau drame ? Il s’agit bien, par ma foi ! d’un tableau de M. Decamps, ou d’un tableau de M. Paul Delaroche ! Il s’agit d’une charge incroyable de M. Biard. Cette charge de M. Biard laisse, et de bien loin, toutes celles du même auteur. L’Ecole de natation, du même auteur, est vaincue, les Honneurs rendus sont dépassés. Accourez tous et regardez de tous vos yeux ! On sort du bal masqué, c’est sans doute le dernier jour ; toute cette foule bariolée est souillée, et fangeuse, et sous les costumes les plus bouffons qui se puissent voir ; figurez-vous le bal masqué de Gustave à l’Opéra : mais le bal masqué, après avoir descendu à pied depuis la Coutille jusqu’à l’Arc-de-Triomphe, un jour de pluie. Cela est en effet très grotesque, et cependant il n’y a que les badauds qui puissent en rire, car cela est exécuté sans naïveté. Au lieu de s’abandonner à sa verve, à son caprice, au lieu de se fier au hasard, ce grand maître en ces sortes de choses et qui l’ont si bien servi, M. Biard, a fait poser devant lui tous les personnages de son tableau ; il a emprunté çà et là ces masques et ces visages de carton, ces habits fangeux, ces robes trouées, ce satin gras, terni et souillé ; au lieu d’inventer toutes ces folles horreurs, il les a copiées ; il a traité gravement ces trous et ces taches, et ces haillons il les a tirés maladroitement de la hotte du chiffonnier, où ils auraient dû rester ensevelis ; il a fait à ces débris du carnaval autant d’honneur que si c’eût été des manteaux de pourpre à recouvrir les épaules des rois ; si bien que ces bouffonneries sérieuses, ce délire étudié, ces grimaces immobiles, perdent ainsi toute leur naïveté et tout leur charme. Il n’y a que des bourgeois, et les bourgeois qui aiment les paravents bien faits, pour rire ainsi aux éclats en présence d’un carnaval si guindé. A ce tableau de la Suite du Bal, je préfère, et de beaucoup, le Dîner interrompu. Cela est très fin, très joli, bien composé. Ces prêtres en surplis sont admirablement assis à cette table bien servie. Après quoi, trouvez-vous cette idée de la souris dans la soupière, une idée bien ingénieuse ? Cet accident est plus dégoûtant que risible. Et même dans ces sortes d’inventions, il faudrait un peu de choix. La Poste restante est tout à fait le pendant du Dîner interrompu ; mais pourquoi donc M. Biard s’amuse-t-il à rire si souvent ? Il me semble qu’un peu de sang-froid lui irait bien ; témoin ces deux ours qui sont terribles. Puis, voyez ce qui arrive à force d’avoir ri ! l’instant vient où l’on veut être sérieux, il le faut ; mais c’est en vain : le sourire s’attache, comme le lichen ou autres plantes parasites, aux lèvres de vos personnages. Avez-vous vu, par exemple, l’Exorcisme de Charles VI, par ce même M. Biard ? Charles VI est à genoux aux pieds de sa maîtresse Odette de Champdivers, et ce Charles VI exorcisé, souffrant, malade, fait à sa belle maîtresse une horrible grimace ! Triste, triste habitude à prendre que de rire toujours.

Jules Janin - L’Artiste - Numéro 21, p. 287-288

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M. Biard passe généralement pour un peintre de genre, quoiqu’il ait traité parfois heureusement des sujets très graves et tirés de l’histoire. Cette année, il a exposé l’Exorcisme de Charles VI, la Poste restante, le Concert de famille, la Sortie d’un Bal masqué, et enfin une Embarcation attaquée par des Ours blancs. Je considère les quatre premiers ouvrages, même le Charles VI, comme des tableaux de genre, tandis que celui des Ours blancs, sans être d’une élévation de style extraordinaire, présente quelque chose de vrai, d’énergique, de passionné et de dramatique qui émeut le spectateur. Le jeune garçon entre autres, qui plonge un couteau dans le palais d’un ours, au péril d’être dévoré par les monstres ou englouti par les eaux, est une figure qui à elle seul donnerait à cette composition une puissance qu’augmentent encore les autres parties de l’ouvrage ; aussi ne puis-je le considérer comme un tableau de genre. Malgré le rang élevé du personnage de Charles VI et le cérémonial de l’exorcisme, le peintre a exécuté toutes les parties de ce tableau avec tant de recherche, les accessoires y sont traités avec tant de coquetterie, et enfin l’expression du Roi présente quelque chose de si ironique, que toute la gravité historique de cette scène s’évanouit devant le matériel de la composition. Mais la Poste restante, où l’on voit chacun recevoir et lire ses lettres avec des impressions et des sentiments si variés et si comiques ; mais la Sortie de l’Opéra, pêle-mêle burlesque, où les visages fatigués contrastent avec l’élégance et la bizarrerie des déguisements ; mais le Concert de Famille, où un vieil amateur chante, accompagné sur le piano par un enfant-prodige de cinq ans, tout cela est du genre, quoique le burlesque et l’ironie y dominent. Et s’il y a quelque chose qui distingue les compositions de M. Biard de celles du genre proprement dit, c’est qu’il y met une verve, une énergie et parfois même une âpreté sui les classent à part.

Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 24 mars 1839, p. 2-3

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La popularité de M. Biard ne nous permet pas de le passer sous silence. Nous avons plus d’une fois critiqué le genre adopté par cet artiste, qu’on pourrait, à bon droit, appeler le Paul de Kock de la peinture ; c’est la même trivialité et le même succès. Nous ne voulons pas borner l’art à la reproduction des types héroïques, et nous ne faisons pas une loi de la recherche de l’idéal. Un objet quelconque bien rendu sera toujours de la bonne peinture, que ce soit un buveur, un chaudron ou un bourgeois. Ainsi donc, M. Biard est bien maître de prendre ses sujets où il les veut, et de faire des monstres de laideur ; l’école flamande n’avait pas un goût bien dédaigneux et bien relevé, mais les Magots de Téniers et de Van Ostade sont d’une vérité d’attitude, d’une finesse de couleur et d’un précieux d’exécution que l’on ne saurait trop admirer ; c’est de l’excellence, de la vraie, de la solide peinture. M. Biard dessine très faiblement, et vernisse ses personnages d’une enluminure crue et brillante qui rappelle les poupées de modistes. Dans sa Sortie du bal Musard, l’on a peine à distinguer les masques de carton des figures de chair. A propos de ce tableau, nous nous permettons de gourmander le public sur son enthousiasme qui n’est rien moins que fondé, et que M. Biard lui-même a dû trouver un peu trop violent et trop expansif. Tout le temps de l’exposition, il y a eu queue devant cette toile, placée nous savons par quel hasard ironique précisément à côté du Village des États-Romains de Decamps et d’un magnifique soleil couchant de Jules Dupré, que personne ne regardait ; mais quel chef-d’œuvre pourrait résister à un sergent de cille recevant un coup de poing sur l’œil, à une pierrette lutinée en débardeur ! Un croquis de cette scène eût sans doute fait rire aux carreaux de Martinet, sa véritable place ; ce que nous disons-là s’applique également au Concert de famille, à la Poste restante, au Repas interrompu. Pigal, dont la réputation est moindre que celle de M. Biard, lui est bien supérieur dans ce genre, il a plus de naturel, de naïveté et de rondeur, il ne manque pas de force comique et sa gaîté est plus facile. L’esprit de M. Biard est trop de l’esprit de vaudeville, esprit assurément peu pittoresque; sentant lui-même que ses calembours ne sont pas des tableaux, M. Biard a fait des tentatives pour aborder un art plus élevé ; l’Embarcation attaquée par des ours blancs et l’exorcisme de Charles VI par deux moines augustins se rapprochent plus des conditions de la peinture: certains morceaux sont étudiés et assez bien rendus ; seulement, les ours ont trop l’air de merlans exaspérés ; puis l’on comprend difficilement comment trois hommes, dont un enfant, se trouvent au milieu de la mer du Nord dans une embarcation aussi petite. Le Charles VI grimace trop : il est goguenard et non fou ; l’Odette n’est pas assez jeune et n’exprime pas la complaisance naïve qui calmait les douleurs du pauvre roi ; la meilleure figure est celle du moine éclairé par le reflet du brasier.

Théophile Gautier - Salon de 1839

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Avant d’arriver à la sculpture, encore un mot sur la peinture à l’huile, car je ne vous ai pas entretenus des charmantes plaisanteries de M. Biard : il n’est pas permis à tout le monde de voir la Sortie du bal de l’Opéra, car une foule compacte est sans cesse arrêtée devant cette charge qu’on ne peut regarder sans se tenir les côtes; la gravité du commissaire, la pantomime énergique des sergents de ville rossés, le sang-froid imperturbable des gardes municipaux, le bruit, les farces des masques, tout est vrai d’expression dans cette œuvre de M. Biard, qui cette fois peut se vanter d’avoir trouvé le secret de faire rire même les hypocondriaques. Tout près du bal masqué se trouve une autre scène non moins plaisante, c’est le Bureau de la Poste restante (168), rien n’est plus drôle que les diverses expressions de ces gens qui lisent attentivement les secrètes missives qui leur arrivent par la poste restante : un lovelace louche et bancale est interrompu dans la lecture d’un billet doux par l’arrivée inattendue de sa femme, de son enfant et de son petit chien qui jappe contre lui; ici une sentimentale Anglaise presse la bienheureuse lettre contre son cœur ; en un mot, chaque épisode est plein d’esprit. Passant du plaisant au sérieux. M. Biard nous prouve qu’il est aussi poète : l’Embarcation attaquée par des ours blancs, est peut-être le tableau le plus dramatique du Salon.

Journal des artistes, Exposition de 1839 - 17 mars 1839

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1841, 15 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

139 - Du Couëdic recevant les adieux de son équipage (180 x 200 cm)

140 - Le Duc d’Orléans recevant l’hospitalité sous une tente de Lapons - août 1795 (160 x 220 cm)

141 - Le Duc d’Orléans descendant la grande cascade de l’Eyanpaïkka sur le fleuve Muonio (Laponie) (160 x 220 cm)

142 - Magdalena Bay, Vue prise de la presqu’île des Tombeaux, au Nord du Spitzberg ;
effet d’aurore boréale 
(180 x 200 cm)

143 - Vue de l’Océan glacial : pêche aux morses par des Groënlandais (180 x 200 cm)

144 - Le Pasteur Laestadius instruisant des Lapons (150 x 188 cm)

145 - Chasse aux rennes, dans la Laponie russe (125 x 140 cm)

146 - Episode de la guerre d’Espagne (120 x 96 cm)

147 - Viatique dans la montagne (Suisse) (110 x 90 cm)

148 - Demoiselles à marier (72 x 82 cm)

149 - Distraction (72 x 58 cm)

150 - Gros péché (70 x 80 cm)

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Parmi les peintres français de nos jours, je n’en connais pas qui ait une manière plus impartiale, et je puis hasarder cette expression, que M. Biard. Ses peintures sont comme la conversation d’un homme spiritual, bon observateur, et qui, après avoir beaucoup voyagé, beaucoup vu, raconte avec précision et non sans verve, ce qu’il a rencontré en courant le monde. Mœurs arabes, danse de sauvages, vente d’esclaves, saltimbanques, ours blancs, suisse de paroisse, tambour-major et lapons, tout lui convient, et il peint chacun au naturel, sans exagération comme sans enthousiasme, le tout pour dire et faire connaître la vérité. Les tableaux que cet artiste a exposés cette année sont curieux et intéressants à voir. La Chasse aux Rennes, l’Aurore boréale au Spitzberg, l’océan glacial, avec la Pêche aux Morses par des Groënlandais et le Pasteur Laestadius instruisant les Lapons sont des ouvrages qui font autant d’honneur à l’artiste qu’à l’observateur de la nature. Trois autres compositions de ce peintre attirent encore l’attention : Du Couëdic recevant les adieux de son équipage à bord de la Surveillante qu’il commandait, et sur laquelle il fut blessé à mort pendant un engagement qui eût lieu en 1780, entre sa frégate et celle des Anglais, le Québec. En outre, M. Biard a représenté le duc d’Orléans, aujourd’hui le roi Louis-Philippe, recevant l’hospitalité sous une tente de Lapons, dans le mois d’août de l’année 1795 ; puis dans une autre composition, le même prince descendant la cascade de l’Eyanpaikka, vers la même époque. Ces trois ouvrages, destinés aux galeries historiques de Versailles, sont exécutées, comme je le disais, avec un oubli de toute manière connue et adoptée, qui leur donne un aspect tout particulier, et qui frappe singulièrement. La science est comme la marée montante ; on a beau faire, elle envahit tout, et déjà les arts sont forcés, quoi qu’on en aie, de reproduire la vérité exacte, celle qui s’adresse plus particulièrement à l’esprit qu’à l’imagination. A considérer les choses sous leur véritable point de vue, M. Biard est un savant ; et quand l’ensemble de ses compositions aura été réuni par la gravure, on pourra, avec le secours de ce précieux recueil, faire un cours en règle d’anthropologie.

Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 24 avril 1841, p. 2

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Le visage du public boude M. Biard d’un côté et lui sourit de l’autre. C’est que M. Biard, cette année, rebrousse l’esprit de ses admirateurs par son excentricité, et le chatouille en même temps par sa grosse gaîté. Le public, qui honore cet artiste de sa bienveillance, ne peut lui pardonner d’avoir peint les régions polaires autrement qu’il aurait peint notre pays, le plus éclectique de tous les pays en fait de climat. Eh ! quoi ! M. Biard, nous prenez-vous pour des barbaresques ?La Seine ne charrie-t-elle pas des glaçons, et n’avez-vous jamais regardé le baromètre centigrade de l’ingénieur Chevalier ? Qu’est-ce à dire ! vous nous en contez de belles avec vos aurores boréales qui ressemblent à des cascades blanches d’écume, avec vos glaces brochées de blanc sur fond vert. A d’autres! A tous ces beaux diseurs, M. Biard pourrait répondre : Allez y voir. Heureusement, M. Biard a exposé de ces scènes burlesques devant lesquelles les faces s’épanouissent.

Wilhelm Ténint - Salon de 1841

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Que M. Jacquand cherche seulement à élever son style, et qu’il se garde de son penchant à outrer la vérité dans l’imitation. Qu’il évite surtout les sujets vulgaires, genre que M. Biard a le tort d’avoir mis à la mode, et qui, bon pour le crayon, ne peut que déshonorer le pinceau. Et puisque nous avons nommé M. Biard, l’auteur de Duquesne devant Alger et des Marins assaillis par des ours blancs, peut-il descendre à d’ignobles charges comme celles de sa Confession d’un tambour-major et du Garde national en faction chassant des mouches pour se désennuyer. Les éclats de rire d’une foule ignorante sont-ils le succès qu’un artiste doit ambitionner ? et le talent même qui jadis ennoblissait les charges de M. Biard, n’a-t-il pas disparu dans ces grossières ébauches où nous n’avons rien à louer, pas même la vérité ? M. Biard, du reste, nous semble loin d’être en progrès : son seul tableau de grand style, la mort de du Couedic, est fort inférieur à son Duquesne, qu’il a le tort de rappeler. Ses Souvenirs de Laponie ont un mérite, si l’on veut, celui de ne ressembler à rien de ce que nous connaissons ; mais cette pauvre nature, rabougrie et masquée, ces ébauches d’hommes qu’elle semble n’avoir pas pu achever, cette végétation étiolée, cette brumeuse atmosphère toujours veuve du soleil, nous semblent pour un talent aussi vivant que le sien de tristes inspirations. Son Pasteur prêchant devant des lapons est loin d’être dénué de mérite ; mais quels modèles, bon Dieu, pour poser devant un peintre, que des Kalmouks égarés sous les glaces du pôle ! Sa Chasse aux rennes, sa Tente de Lapons avec l’hôte royal qu’elle abrite, sont peintes avec une déplorable incorrection. Son Viatique en Suisse serait désavoué par un écolier de troisième année. Quant à sa Chasse aux morses, il y a de jolis détails ; mais que dire de ce fond fantastique, rempli tout entier par des glaces taillées en formes plus bizarres les unes que les autres ? Rien, sinon que cela peut être vrai, mais que cela n’est pas beau. Dans deux tableaux seulement, M. Biard s’est retrouvé lui-même, non pas tout entier il est vrai, et nous a rendu quelque chose de ce talent si net et si franc qui signala ses brillants débuts. Le roi Louis-Philippe, descendant dans une mauvaise barque les rapides du fleuve Muonio, est, en dépit de quelques négligences, un bon tableau. L’eau, et les rochers, habilement traités, manquent cependant d’étude et de conscience ; mais les personnages, et surtout le triste paysage qui les encadre, sont touchés avec beaucoup de naturel. La Vue glacée du Spitzberg, avec une aurore boréale au fond, comme pour éclairer l’agonie de quelques malheureux égarés dans les neiges, sans valoir mieux que la cataracte lapone, produit plus d’effet. Les détails ne supportent pas l’examen ; mais à dix pas, le coup d’œil est magique, et l’exécution, trop lâchée, est empreinte d’une remarquable habileté. Que M. Biard se défie de son excessive facilité, qu’il nous donne moins de tableaux, et qu’il tâche surtout de ne nous en donner que de bons. Quand on n’a plus un nom à faire, on a un nom à perdre ; que M. Biard s’en souvienne ; et l’un est plus facile que l’autre !

Le Constitutionnel - 23 avril 1841

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1842, 15 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

132 - Jane Shore, condamnée à mourir de faim dans les rues de Londres (130 x 158 cm)

133 - Naufrage dans les mers polaires (230 x 270 cm)

134 - Chasseurs norwégiens au Spitzberg (130 x 160 cm)

135 - Traversée du Havre à Honfleur (124 x 160 cm)

136 - Portrait de Mme Biard - Léonie d’Aunet (130 x 110 cm)

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Les Chasseurs norwégiens au Spitzberg, le plus remarquable, sinon le plus remarqué des tableaux de M. Biard. Nous ne concevrions pas l’engouement des badauds pour la Traversée du Havre à Honfleur, si un gendarme comme les sait faire M. Biard, un gendarme qui a le mal de mer, un gendarme qui est assis non pas sur, mais dans un carton à chapeau, d’où ne sortent plus que ses grosses bottes, ses grands bras et sa tête bête, un gendarme enfin dans une position plus ridicule que grotesque, ne nous avait fait comprendre, au premier coup d’œil, que le public admirait là tout autre chose que de la peinture. Pour peu que vous teniez à vous en convaincre, vous n’avez qu’à chercher dans la galerie de bois une Jeanne Shore du même M. Biard : c’est une peinture supérieure, à coup sûr, à la Traversée du Havre à Honfleur, et personne cependant ne s’arrête à la regarder, personne ne semble même se douter de son existence. Du reste, le meilleur des tableaux de cet artiste est incontestablement le Naufrage dans les mers polaires.

Anonyme - L’Artiste - Numéro 17, 1842, p. 258

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M. Grosclaude ayant jugé à propos, cette année, d’abandonner le genre bouffon pour s’exercer, dans son Marino Faliero, à une lutte inégale avec le daguerréotype, M. Biard est resté maître de la place. C’est autour de son Mal de mer qu’ont lieu les hourras les plus expressifs de la jubilation publique. Tous ses ours, ses Lapons, ses glaces polaires, ses aurores boréales et même sa Jane Shore ne valent pas, à beaucoup près, le bon gendarme auquel les premières angoisses du mal de mer inspirent des méditations si profondes, ni surtout les deux admirables tuyaux de poële qui lui servent de bottes. M. Biard n’a que deux compétiteurs, M. Guillemin qui fait de vrais progrès, mais dont le comique ne sera jamais ni bien varié ni bien incisif, et M. Eugène de Block d’Anvers, nom nouveau, ce nous semble, qui nous a envoyé quelques fruits de son pays. Sa Kermesse et son Intérieur de ferme sont peints avec une grande facilité et largeur de touche. Il met du caractère dans ses figures, qui ont cependant le tort d’être, en général, d’un type trop bas.

L. Peisse - Revue des deux Mondes - 1842

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La Traversée du Havre à Honfleur 2.jpeg

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La Traversée du Havre à Honfleur

photographie par Robert Jefferson Bingham (1824-1870), 1862, BNF

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1843, 15 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

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82 - Abordage d’un vaisseau hollandais par Jean-Bart (29 juin 1694) (200 x 260 cm)

83 - Le Prince de Joinville visite dans le Liban le village maronite d’Hédeu (30 septembre 1836) (220 x 200 cm)

84 - Le Prince de Joinville visite le Saint-Sépulcre (7octobre 1836) (220 x 200 cm)

85 - Vue d’une côte de la mer Glaciale (136 x 160 cm)

86 - Intérieur d’un chalet aux environs de Fribourg (50 x 60 cm)

87 - Pèlerinage de la Mecque (95 x 131 cm)

 

C’est M. Biard qui ouvre en quelque sorte le Salon de 1843. Tournez les yeux à gauche, en entrant, au-dessous d’un tableau de M. Schlesinger, scène d’insouciance et de plaisir dont nous parlerons peut-être plus tard ; non loin d’une vaste toile allégorique où le pinceau facile de M. Decaisne a réuni une excellente compagnie : la loi, la justice, le travail, la gloire, la bienfaisance ; presque à côté d’une vaporeuse élégie de M. Gleyre intitulée le Soir, élégie gris-violet, M. Biard se fait voir. Pourquoi donc ne pas commencer par M. Biard ? N’est-il pas naturel, n’est-il pas de la plus simple politesse se saluer le personnage qui se tient sur le seuil pour vous ouvrir la porte ? D’ailleurs, M. Biard ne se trouverait pas là, que nous serions bien obligés d’aller le chercher, fût-ce à l’extrémité du Louvre. M. Biard n’est pas un de ces hommes qu’on peut laisser de côté : si l’on s’avisait de ne point parler de lui, on aurait fort à faire ; la foule, sui se souvient du Confessionnal et de l’Ecole de natation [Partie de bain en famille de 1837 ?] nous en voudrait d’oublier M. Biard qui l’a tant divertie. Je ne sais cependant pas quel changement s’est fait tout à coup dans la palette de notre peintre ; M. Biard avait jusqu’ici montré un goût assez particulier pour les sujets d’un comique burlesque et même un peu trivial ; il ne prenait pas la nature du côté idéal, tant s’en faut ; les gris péchés ne lui déplaisaient pas. S’il sortait de ses mers de neige et de place, c’était pour se jeter dans des distractions par trop terrestres, selon moi. J’ai toujours eu beaucoup de peine, en effet, à faire accorder l’idée que j’ai du but de l’art, avec les gros visages avinés, les jambes cagneuses et les chairs pantelantes. Je ne nie pas que ces sortes de composition ne trouvent des suffrages et des encouragements ; il y a une multitude d’esprits délicats et de goûts raffinés, qui préfèrent cela à la Transfiguration ; le Baigneur de M. Biard a numériquement obtenu plus d’admirateurs que la Vénus de Milo. Mais enfin, je ne me laisse pas intimider par la vogue, et la popularité en peinture comme en tant d’autres choses, ne me semble pas aller toujours du bon côté. M. Biard s’en serait-il aperçu ? On le croirait : dans les toiles qu’il nous donne cette année, vous chercheriez vainement une de ces inventions saupoudrées de gros sel, auxquelles il a dû ses plus grands succès. M. Biard semble vouloir se retirer de la peinture prise au point de vue du Théâtre des Variétés et du Dîner de Madelon. Son pinceau s’est mis, pour 1843, à la recherche de sujets plus sérieux et plus relevés. Je ne dis pas que M. Biard les ait tous traités avec succès ; mais l’intention est honorable et mérite d’être encouragée. M. Biard commencerait-il aussi à reconnaître qu’il a un peu abusé de la Norvège et de l’Hyperboréen ? Le Lapon et le Groenlandais sont deux choses assurément fort agréables. M. Biard, cependant, ne les aurait-il pas prodigués ? L’année dernière, ce spirituel artiste avait tellement peuplé le Salon de glace, de givre, de huttes neigeuses et de Lapons transis, que le public était tout près de grelotter et de souffler dans ses doigts. Cette fois, M. Biard est plus économe ; il se contente de nous offrir la vue d’une côte de la mer glaciale. Pour l’effet général, ce tableau ressemble à tous les tableaux sortis de la main de M. Biard, et qui ont pour sujet la représentation de la nature désolée du Nord. C’est la même immobilité, le même ciel inclément, la fécondité de la terre étouffée dans un linceul de neige, et la glace amoncelée ou semée çà et là, par blocs transparents d’azur et de cristal. Assurément, ceci est un spectacle d’une tristesse et d’une désolation monotones ; quand un peintre a reproduit deux ou trois fois cette nature inflexible, je ne conçois pas qu’il y revienne. N’est-ce pas se condamner à faire toujours le même lamentable portrait ? M. Biard, cependant, par un épisode touchant, a su intéresser à cette horrible solitude sur cette triste plage, au milieu de ce silence froid et effrayant comme celui de la mort, deux petits êtres, deux frères sans doute, frêles et souffreteux, se tiennent enlacés et se caressent. Ainsi, un rayon échappé de l’âme humaine vient éclairer ce chaos et y glisser un peu d’amour et de vie. Tous les détails matériels de ce monde de glaces sont d’ailleurs traités avec cette habileté de pinceau, et cette exactitude de ressemblance qui devraient faire décerner à M. Biard le titre de peintre ordinaire de Sa très-froide et très-redoutable Majesté, la mer glaciale. M. Biard semble avoir voulu prendre dans une scène d’abordage, sa revanche du désert glacé d’où nous sortons ; ici tout est feu et flammes ; les personnages sont accumulés et se multiplient avec exagération ; le regard a grand-peine à se faire place dans cette confusion de bras, de jambes, de têtes qui se débattent pêle-mêle, et se livrent à toutes sortes de gestes violents et d’attitudes outrées. Je sais que la lutte est terrible : c’est Jean-Bart qui combat, et les eux navires ennemis se heurtent et se saisissent dans un duel corps-à-corps ; mais une bataille navale, quelque sanglante et furieuse qu’elle soit, ne justifie pas les licences de composition, de dessin et de couleur que M. Biard a prises. Les mêmes défauts d’ensemble se retrouvent dans deux autres toiles de M. Biard représentant le prince de Joinville visitant le saint sépulcre, et un village Maronite dans le Liban.

Anonyme - Le Constitutionnel - 27 mars 1843, p. 3

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1844, 15 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

122 - Le Roi au bivouac de la garde nationale, dans la soirée du 5 juin 1832 (420 x 600 cm)

123 - Baie de la Madeleine, au Spitzberg, par le 79°35m lat. Nord (100 x 125 cm)

124 - Pudeur orientale (100 x 120 cm)

125 - Convalescence (90 x 102 cm)

126 - Appartement à louer (70 x 80 cm)

127 - Inconvénients d’un voyage d’agrément (85 x 97 cm)

128 - Portrait de M.Gaimard (200 x 240 cm)

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Les commandes, à ce qu’il paraît, n’ont pas inspiré heureusement les faiseurs. Voici M. Biard, le croirez-vous ? qui veut aussi faire de l’histoire. Il a représenté le Roi au bivouac de la garde nationale, dans la soirée du 5 juin 1832. On a condamné souvent, pour offense à la personne du roi, des gens qui ne l’avaient pas si cruellement offensé.

Arsène Houssaye - L’Artiste - Numéro 13, 1844, p. 195

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Un autre peintre, qui a grand tort de s’égarer sur des toiles immenses, c’est M. Biard. Le public ne le suivra point au Bivouac de la garde nationale. M. Biard sera perdu par les commandes. Comment peindre l’histoire politique, après la Pudeur orientale ou la Convalescence ? Les plus hauts personnages prendront toujours une tournure équivoque sous la main qui fait grimacer des caricatures boursouflées. On ne saurait être à la fois Corneille et Trissotin. M. Biard a d’ailleurs trop de succès pour qu’il puisse, sans ambition coupable, envier aucun des contemporains ; il est plus admiré le dimanche que MM. Ingres et Delacroix toute la semaine. Il a pour lui tout ce public qui l’arrête au vieux Musée devant l’Intérieur de M. Drolling, qui méprise les Italiens et qui s’aventure à peine chez les Flamands jusqu’aux porcelaines du chevalier Vander Werf ou de Mieris.

T. Thoré - Le Constitutionnel - 29 mars 1844, p. 2 

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1846, 16 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

143 - La Jeunesse de Linné (100 x 120 cm)

144 - Tourville et Andronique (100 x 120 cm)

145 - Droit de visite (200 x 278 cm)

146 - Naufragés attaqués par un requin (150 x 160 cm)

147 - L’Aveugle, le chien et le perroquet (45 x 25 cm)

148 - Peintre classique (40 x 34 cm)

149 - Repos après le bain (30 x 40 cm)

150 - Dessert chez le curé (35 x 42 cm)

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M. Biard perd un peu de sa popularité. 

T. Thoré - Le Constitutionnel - 17 mars 1846, p. 2

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M. Biard est un homme universel. Cela semblerait indiquer qu’il ne doute pas le moins du monde, et que nul plus que lui n’est sûr de son fait ; mais remarquez bien que parmi cet effroyable bagage, tableaux d’histoire, tableaux de voyages, tableaux de sentiment, tableaux spirituels, il est un genre négligé. M. Biard a reculé devant le tableau de religion. Il n’est pas encore assez convaincu de son mérite. 

Baudelaire - Salon de 1846

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Je ne dirai pas positivement que M. Biard force son talent en traitant le genre des batailles maritimes, et en essayant de nous peindre, dans toutes leurs horreurs, les sites sauvages de la mer Glaciale. Je me souviens qu’il y avait en 1841, dans sa Chasse aux rennes, et je reconnais qu’il y a aujourd’hui dans son Droit de visite, des parties fort habilement peintes ; mais Regnard aussi avait fait une bonne relation de son voyage en Laponie, et l’on ne connaît plus de lui, depuis longtemps, que ses excellentes comédies ; or, comme l’auteur du Joueur et du Légataire universel, M. Biard est, avant tout, peintre comique, et le sérieux ne va pas à son caractère. Cette finesse d’observation et cette tournure d’esprit qui lui font saisir rapidement le côté ridicule des hommes et des choses, cette vérité d’expression, cette gaité si originale et si communicative, dont presque tout ses tableaux de mœurs contemporaines portent l’empreinte, sont, quelque idée qu’il ait de lui-même, le plus vrai et le plus sûr fondement de sa réputation. Nous avons aujourd’hui plus d’un artiste en état de nous représenter, sinon mieux, du moins aussi bien que M. Biard, une mer houleuse, la manœuvre d’un vaisseau de guerre, des ours blancs marchant sur la glace ; mais aucun d’eux ne me paraît capable de rivaliser avec l’auteur des Honneurs partagés, des Comédiens ambulants et du Gros Péché, qui sont des chefs d’œuvres de bonne plaisanterie. Ceux des tableaux que M. Biard a composés, cette année, dans ce genre amusant, savoir : Le Peintre classique se posant, le casque sur la tête, devant une glace pour y étudier, d’après lui-même, l’air martial d’un Achille ou d’un Ajax, et le Dessert du curé que les vins fins et le gloria ont mis de bonne humeur, sont de joyeuses compositions qui dérideraient le front le plus sourcilleux, mais à la perfection desquelles M. Biard aurait pu, ce me semble, attacher plus d’importance. On a, en outre, un tableau représentant la Jeunesse de Linné, ce qui nous reporte au temps où ce célèbre naturaliste était entré chez un médecin, en qualité de simple domestique. Le jeune Linné a suivi son maître dans une forêt verdoyante, où le docteur va faire des herborisations, et il ne tarde pas, dit la notice, à mieux lire que le vieillard dans le grand livre de la nature. Ces deux figures sont parfaitement peintes, et l’extrême attention avec laquelle le docteur examine, à la loupe, je ne sais quelle plante, est rendue avec beaucoup de vérité. On regrette seulement que rien, dans la personne de Linné, n’annonce le savant botaniste dont la gloire doit un jour devenir européenne. L’action de ce jeune homme ne s’explique pas clairement, et sans le secours du livret, on ne pourrait guère voir en lui qu’un bel écolier, accompagnant son maître par obéissance.

Fabien Pillet - Le Moniteur universel - 8 avril 1846

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1847, 16 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

141 - Henri IV et Fleurette  (100 x 110 cm)

142 - Quatre heures au salon (80 x 90 cm)

H.C. - Linné faisant ses premières découvertes auprès de son maître, le médecin J. Rothmann, à Wexiö (100 x 110 cm)

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M. Biard sait que la foule attend chaque année de lui quelque composition drolatique : il l’a mise en scène elle-même dans un petit tableau intitulé Quatre heures au Salon, opposant son inertie aux vociférations acharnées des gardiens en vestes rouges, pour qui la peinture est une source journalière de plaisirs infiniment trop prolongés. Dans Henri IV et Fleurette l’artiste a cherché curieusement la vérité des détails dans le feuillé des arbres et des innombrables petites plantes ; mais cette recherche est poussée trop loin. Ce n’est plus du paysage, c’est de la botanique. Le jeune prince est bien posé, la jeune fille pourrait l’être un peu plus décemment ; il y a de la vérité, mais de la vérité vulgaire, dans son visage hâlé, où je ne sais quelles traces de fatigue précoce semble indique qu’aux champs, aussi bien qu’à la ville, l’émancipation des femmes n’attend pas toujours le nombre des années.

L’Illustration - 8 mai 1847

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Faut-il ranger M. Biard parmi les maîtres naïfs ? M. Biard, l’auteur de tant de charges de mauvais goût, celui qui a voulu contraindre la peinture, non pas à finement sourire, mais à rire aux éclats comme une femme de la balle, veut-il décidément s’amender? Il a peint l’an dernier sous le titre de la Jeunesse de Linnée un intérieur de bois tout à fait surprenant. Pour donner un pendant à ce paysage, il vient de le recopier en y mettant d’autres figures, un jeune Henri IV avec une Fleurette non moins jeune. M. Biard paysagiste naïf ? Ou ne peut en croire ses yeux. Il faut dire aussi qu’il n’est plus dans un âge on l’on dépouille aisément le vieil homme et que sa métamorphose rappelle celle du loup déguisé en berger ; le nouveau vêtement laisse passer le bout de l’oreille ; au moment le plus sérieux, le caricaturiste se réveille ; ainsi dans ce paysage, les figures sont d’une certaine laideur. C’est un jeu imprudent que de se complaire dans la vulgarité des formes ; lorsqu’on veut revenir à la grâce, la main troublée s’égare, hésite et ne sait plus, liais la patience est une belle chose, et M. Biard a mis dans son étude une finesse, une observation, une vérité dont nous ne revenons pas.

Paul Mantz, Salon de 1847

 

Le salon à quatre heures, par M. Biard, est une charge médiocre, qui rassemble toujours devant elle douze ou quinze personnes. Une peinture qui a le même succès de comique est un tableau sérieux du même M. Biard, représentant Henri IV et Fleurette. Cette peinture d’arbres feuille à feuille, d’herbes brin à brin, est fort malheureuse et fort singulière. Certains bourgeois ne permettent plus à M. Biard de rien faire de sérieux, rient beaucoup, non à la vue de cette image, mais à la vue de la signature : « Biard ! Ah ! c’est de Biard... farceur, va ! »

Alphonse Karr - Les Guêpes - 1847

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1848, 15 mars - date non précisée, musée royal des arts

8 place Vendôme

 

333 - Prisonniers au Sahara (200 x 270 cm)

334 - Promenade artistique au rocher d’Hestmandoë par le travers du cercle polaire, en 1839 (165 x 230 cm)

335 - Le Propriétaire (100 x 120 cm)

336 - Conseil de révision en 1847 (90 x 130 cm)

337 - Dangers de l’histoire naturelle (80 x 65 cm)

338 - Mll L.B... de la Comédie-Française (200 x 250 cm)


Depuis longtemps, M. Biard était en possession de faire rire les promeneurs bourgeois du Salon : ses succès d’hilarité sont dépassés par une foule de comiques involontaires. Les pochades les plus bouffonnes paraissent tristes à côté de l’Amour louchant dans les roses, et autres productions analogues : qui pourrait valoir cette sérénité du grotesque, cette imperturbabilité dans l’absurde, ce sérieux exhilarant et cette solennité désopilante ? le Propriétaire montrant les magnificences de son jardin, grottes de rocaille, temple de l’amour, cascade alimentée par une carafe, jardinier et jardinière de plâtre peinturluré ; le conseil de révision, caricatural spécimen de la race humaine de 1847, sont en somme des charges assez réjouissantes et qui auraient pu exciter la gaîté dans une exposition moins riche en ce genre : nous conseillons franchement à M. Biard de renoncer vu la concurrence à ces bambochades à qui suffirait le crayon lithographique.

Théophile Gautier - Salon de 1848

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1849, 15 juin - date non précisée, Palais des Tuileries

8 place Vendôme

 

167 - Proclamation de la liberté des noirs aux colonies (Achat du ministère de l'Intérieur) (260 x 388 cm)

168 - Madame Dubarry chez Cagliostro (95 x 125 cm)

169 - Paysage (30 x 35 cm)

170 - Deux sujets, avant et après la soirée (48 x 100 cm)

171 - Portrait de Mme T...  (165 x 210 cm)

172 - Portrait de Mme de F. de L... (165 x 230 cm)

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Que dire des portraits de M. Biard ? Qu’il les fasse aux Antilles ou dans une loge d’Opéra, dans le désert ou à Paris ; qu’il y déploie toutes ses malices et toutes ses vulgarités, il arrive toujours au même résultat : on peut appeler cela des amusements en peinture.

Feu Diderot - L’Artiste - Numéro 10, 1849, p. 149

 

M. Biard est un peintre fertile. On voit de lui à l’Exposition la Proclamation de la liberté des Noirs aux colonies, un portrait de femme en pied, et deux petits sujets comiques qui se rapportent plus particulièrement au genre dans lequel il s’est fait un nom. Ces deux scènes représentent l’une Avant, et l’autre Après la soirée. Dans la première, on voit le maître du logis en négligé complet, à genoux, et frottant en toute hâte le parquet du petit salon où doit se donner la soirée, tandis que d’un côté sa femme passe les flambeaux à la peau de mouton pour les faire reluire et que de l’autre la fille de la maison, dans un appareil plus que simple, repasse à toute vitesse la sonate ou la fantaisie qu’elle doit jouer devant les invités. Dans le second tableau, Après la soirée, figurent les mêmes personnages dans leurs parures, et lorsque restés seuls, le maître et la maîtresse de la maison sautent en soufflant, pour éteindre le plus tôt possible les restes de bougies allumées, et que la fille s’empiffre de gâteaux restés sur un guéridon dans un coin du salon. Ces deux tableaux sont composés et exécutés avec beaucoup d’esprit, et le personnage de la petite virtuose bourgeoise en particulier est rendu avec beaucoup de verve et de talent.

E. J. Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 25 juin 1849, p. 1

 

Point de jury ! Avec le jury, le public, oisif même dans sa curiosité, passe devant les mauvais tableaux et les marbres médiocres avec respect ; car, puisque des hommes qui sont de l’Académie ou qui sont choisis par les peintres ont décidé que ces marbres et ces tableaux étaient bons pour être exposés dans le palais des rois et des chefs-d’œuvre, c’est qu’ils sont excellents. Et le public se corrompt le goût devant les Biard et les Pingret. Si au contraire tout le monde était accueilli, avec un jury plus sévère pour le classement des tableaux et tableautins, le public le plus désœuvré étudierait et comparerait pour avoir une opinion. Et le public dont le goût n’est pas corrompu vaut bien le jury, quel qu’il soit. Il a l’œil simple dont parle Lavater.

Feu Diderot - L’Artiste - Numéro 7, 1849, p. 97

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M. Biard est, on le sait, un grand voyageur ; il a, comme Ulysse, visité les villes et les peuples. Ces habitudes errantes ont donné à sa manière une sorte de cosmopolisme ; il se plaît dans la variété des sujets, et il apporte dans tous un talent d’observation remarquable. Ce n’est pas précisément, de la peinture qu’on trouve dans ses tableaux, c’est plutôt de la description et du récit. Il y a dans, tout ce qu’il fait, dans chaque genre, un sentiment très juste de la réalité, de l’intelligence, souvent du trait et du caractère, de l’habileté et de la science pratique. Il nous pardonnera d’avoir, en parlant de ses ouvrages, donné la préférence à ceux qui ont valu à son nom tant de popularité bien que, comme peintre, il eût pu être plus flatté des éloges qu’on donnerait aux autres.

L. Peisse - Le Constitutionnel - 15 juillet 1849

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1850, 30 décembre - 6 mars 1851, Palais national 

8 place Vendôme

 

230 - Portrait de Mme la marquise de B... (200 x 263 cm)

231 - Portrait de Mme D... (200 x 263 cm)

232 - Portrait de Mme la comtesse de S... (250 x 200 cm)

233 - Portrait de Mme R... (200 x 240 cm)

234 - Fleuve (160 x 224 cm)

235 - Nymphe des jardins d’Armide / Jérusalem délivrée (90 x 130 cm)

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M. Biard continue à enluminer des poupées dans des postures à effrayer les marchands de jouets d’enfants les plus adroits, et qui doivent donner une singulière idée du monde élégant aux gens pudiques qui les contemplent. Il a aussi deux tableaux, un Fleuve et une Nymphe d’Armide, prodigieusement drôles tous les deux. 

Clément de Ris - L’Artiste - Numéro 3, 1850, p. 36

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M. Giraud, dont la brosse est facile, coquette, élégante même, ne paraît plus, ainsi que M. Biard, voir dans la peinture autre chose qu’un moyen très complaisant de plaire au public par tout autre chose que par le caractère habituel de l’art. Qu’on jette un regard le Fleuve, on nous comprendra sans que nous ayons besoin d’entrer dans des développements délicats à traiter. On se demande avec étonnement pourquoi le jury a laissé pénétrer ce tableau et celui de M. Biard au Salon. Il n’y a pas de croix d honneur ni de médaille qui autorise un artiste a forcer l’entrée de l’exposition avec des oeuvres de ce caractère.

Albert de la Fizelière - Salon de 1850-51 - Paris, Passard éditeur, 1851

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1852, 1er avril - date non précisée, Palais Royal

élève de Révoil, école de Lyon, 8 place Vendôme, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - 9 juin 1838

 

107 - Sibylle Mérian et le petit chevalier de Rosander

108 - Hudson abandonné par son équipage, en 1610

109 - Pécheurs

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Il y a plusieurs années, M. Biard avait exposé un petit tableau représentant un chasseur de grande maison et son confesseur intitulé : le Gros péché. Ce tableau, qui eut au Salon un succès de folle gaieté, était une charge comique. Le tableau de M. Toulmouche, au contraire, est une scène mondaine très coquette. Mais entre le gros péché de M. Biard et le mignon péché de M. Toulmouche (tous deux ont péché contre l’art) il y a un point de ressemblance : ils excitent dans le spectateur une curiosité de mauvais aloi ; ce dont il se préoccupe le moins devant de pareilles peintures, c’est de la peinture.

L’Illustration - 24 juin 1865

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1853, 15 mai - date non précisée, Hôtel des Menus-Plaisirs

élève de Révoil, école de Lyon, 8 place Vendôme, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - 9 juin 1838

(Mention honorable accordée par le jury cette année)

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106 - Gulliver dans l’île des Géants ; études d’après nature, au microscope, aux environs de Fontainebleau

107 - Triomphe d’un ténor dans une matinée musicale

108 - Portrait de Mlle Sa...

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M. Biard, si habile à reproduire les scènes de la vie familière s’est essayé sur un sujet bien difficile ; Gulliver dans l’ile des Géants, n°100. David, se plaignant du peu de ressources qu’offrait son art, disait à un poète: « Toi, tu veux faire deux amants sur une montagne : tu me  broches dix pages d’amants, et puis dix pages de  montagne ; tandis que moi, si je fais des amants, je n’ai plus de place pour la montagne; si je fais une montagne, mes amants seront grands comme des champignons. » Lessing, dans son Laocoon, n’eût pas mieux dit pour fixer les limites des arts du dessin et celles de la poésie. M. Biard, je le crains, ne les a pas exactement distinguées. Il a copié, avec le grossissement que donne le microscope, quantité de petites plantes qui deviennent plus grandes que la Victoria Regia, une foule d’insectes innocents qui se changent en monstres affreux. Parmi ces plantes et ces insectes, M. Biard nous montre un tout petit Gulliver fuyant une main énorme qui va le saisir. Cette composition, immense pour un tableau de genre, ne l’est pas encore assez à  mon avis. Il eût fallu, pour être intelligible, que Gulliver fût grand comme nature. En présence de ces coquelicots qui ressemblent à  des parapluies, de ces tiges de blé grosses comme des bambous, de ces cirons effroyables, le spectateur cherche en vain un terme de comparaison, une grandeur connue qui lui serve de mesure. L’impression qu’on a, c’est que Gulliver est un pygmée. La méprise d’un homme d’esprit et de talent me donne lieu de croire que le fantastique n’est guère du ressort de la peinture. C’est à peine si, par des effets de couleur et des artifices de fantasmagorie, Martins parvient à surprendre un moment d’imagination et à  la lancer dans le monde idéal. Je crois qu’il n’est pas un modèle à  suivre, et il y a dans l’esprit français des habitudes de raison railleuse qui promettent peu de succès aux entreprises de ce genre.

Prosper Mérimée - Moniteur universel - 5 juin 1853

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1855, voir exposition universelle

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1857, 15 juin - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

élève de Révoil, école de Lyon, 8 place Vendôme, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - * juin 1838

 

211 - Bombardement de Bomarsund

212 - Mal de mer au bal ; à bord d’une corvette anglaise

213 - Arrivée en France

214 - Arrivée en Angleterre

215 - Fête villageoise

216 - Buveurs d’eau

217 - Saisie mobilière

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M. Biard est le type du croquiste fourvoyé, de l’Étrusque qui a voulu peindre. Tout le monde se rappelle son point de départ, cette Garde nationale de banlieue qui l’a fait connaître et qui l’a perdu. Ce n’était pas seulement un croquis spirituel, c’était un tableau remarquable. Les débuts de M. Biard ont été aussi brillants que ceux de M. Knaus. Par malheur, il s’est persuadé qu’il devait ce succès à ses qualités de croquiste, et il s’est mis à étendre des couleurs variées sur ses croquis de grande dimension. Il a peint la caricature ! Pour une fois qu’il avait été franchement comique, il s’est condamné à la plaisanterie forcée à perpétuité. Le génie de la peinture s’est voilé la tête de ses ailes, et a fui l’atelier de M. Biard. Couleur, dessin, tout l’abandonne. Il ne lui reste plus qu’un faire opaque et lourd qui devient sa marque de fabrique. Bientôt la gaité franche et comique qui riait encore chez lui se noie dans une bouteille d’huile ; l’esprit se change en trivialité, le rire en grimace ; la bonne compagnie, qui s’était amusée un instant, tourne le dos ; arrivent les cuisinières, les soldats, et tout le public de M. Paul de Kock. M. Biard s’en aperçoit, il essaye autre chose ; il s’expatrie jusqu’au milieu des glaces du pôle, il fait poser des phoques et des ours blancs, il espère reconquérir le succès en étalant sur sa toile les curiosités de la Mer Glaciale. Le public reste indifférent, et pourquoi ? Parce que, cette fois encore, M. Biard a fait des tableaux avec des croquis ! Je voudrais m’introduire nuitamment dans son atelier, comme les envieux chez M. ? Galimard ; je secouerais la poussière de ses cartons et j’en ferai tomber les trésors d’esprit qu’il n’a jamais su plaquer sur une toile. 

E. About - Le Moniteur universel - 7 octobre 1857.

 

Comment parler sérieusement des tableaux de M. Biard ? Comment les étudier sans rire, et non pas parce qu’ils ont la prétention d’être comiques, mais bien parce qu’ils n’ont aucune valeur artistique ; ils sont pourtant nombreux ; il faut les diviser en deux catégories : ceux qui veulent être drôles et ne le sont pas, et ceux qui ne veulent pas être drôles et qui le sont. Parmi ces derniers, nous citerons le Bombardement de Bomardsund, qui se passe à bord d’une frégate, et la Saisie mobilière. Rien de moins terrible que ce bombardement, rien de moins triste que cette saisie. La première catégorie se compose, 1° d’ un Mal de mer au bal à bord , d’une corvette anglaise qui aurait de la peine à dérider un homme naturellement gai; 2° d’une Arrivée d’un Anglais au milieu d’un poste de douaniers français, sujet dont le plus grand tort est d’être inintelligible ; 3° d’une Arrivée de voyageurs français au milieu de la douane anglaise, œuvre dénuée d’intérêt; et 4° enfin une Fête villageoise, qui n’est certainement pas de Téniers ni de Rubens. Tous ces tableaux ont l’air de ces devants de cheminée qu’on ne trouve plus dans les maisons comme il faut, ou de ces tapisseries a personnages qui ornent, à neuf sous le rouleau, les murailles des cabarets de banlieue : ce sont les mêmes tons aigres, les mêmes couleurs fausses et heurtées, la même absence des premières notions du dessin. M. Biard est chef d’une école qui compte heureusement peu d’élèves, d’où sont bannis, sous prétexte d’inutilité et de fantaisie, le coloris et le dessin; il prétend se sauver par la gaillardise de ses sujets ; libre à lui ; mais alors qu’il soit drôle, ou c’est un homme mort. 

 Jules Verne - Revue des Beaux-Arts - Tome VIII

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La Douane française  et  La Douane anglaise

photographies par Pierre Ambroise Richebourg (1810-1875), 1865, BNF

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1861, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

élève de Révoil, école de Lyon, 34 Rue Marbeuf, 10 passage Gaillard, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - * juin 1838

 

259 - Emménagement d’esclaves à bord d’une négrier sur la côte d’Afrique

260 - Vente d’esclaves dans les Etats de l’Amérique du Sud

261 - Chasse aux esclaves fugitifs

262 - Prière dans les bois

263 - Préparation du poison le curaray, par les vieilles femmes, dans une tribu de sauvages

264 - Naturaliste

265 - Comment on voyage dans l’Amérique du Sud

266 - Comment on voyage en chemin de fer dans l’Amérique du Nord

267 - Portrait de S. M. don Pedro II, empereur du Brésil

268 - Forêt vierge

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Revenu des déserts de l’Amérique, M. Biard a exposé plusieurs sujets qui donnent des notions nouvelles sur ces contrées. Il a peint des forêts vierges, et dans la coupe transversale d’un bâtiment il fait voir de quelle façon on s’y prend pour transporter les nègres esclaves.

E. J. Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 1er mai 1861, p. 1

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[…] et les curieuses compositions de M. Biard, qui jettent un jour nouveau sur tout ce qui se rattache à la vente des esclaves en Amérique, à leur emménagement à bord d’un négrier, à la chasse que l’on fait aux esclaves fugitifs, sujets non moins curieux que les vues de forêts vierges qu’il y a jointes.

E. J. Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 1er juin 1861, p. 2 

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M. Biard : Emménagement d’esclaves à bord d’un négrier sur la côte d’Afrique. Il a vingt cinq à trente ans, M . Biard faisait rire tout Paris. Sa Garde nationale de la banlieue, son Tambour major, etc, ont obtenu des succès fous. Quand on citait M. Biard, on était sûr de voir se dessiner un sourire sur le visage du bourgeois (vieux style) à qui l’on s’adressait. Et M. Biard a eu une réputation immense après 1820. Mais ce que l’on ne savait pas avant 1855, c’est que notre intelligent artiste était aussi un intrépide voyageur. Ses œuvres boréales, prises, d’après nature, dans le voisinage du pôle nord, révélèrent en lui un homme tout à fait nouveau. Aujourd’hui, M. Biard arrive de l’Amérique du sud où il a passé quatre ou cinq ans, et son talent a pris un caractère encore plus sérieux, sans perdre aucune des qualités pittoresques qui l’avaient fait admirer autrefois. Ses tableaux ont une grande opportunité. Ils nous font connaître de visu, les atrocités de la traite des nègres et de l’esclavage. Voilà comment on emmagasine la marchandise humaine à bord des navires négriers. On ne peut se défendre d’un juste sentiment d’indignation contre les vendeurs d’hommes de l’Amérique méridionale, quand on songe au supplice infligé à ces malheureux nègres entassés comme des colis dans l’entrepont de la cale des navires.

L’Illustration - 1er juin 1861

 

M. Biard est un des représentants de la gaieté française en peinture. Ce n’est pas qu’il n’ait traité aussi le genre sérieux ; mais il est surtout connu comme peintre comique. Ses charges, car c’est plutôt cette espèce de comique qu’il affectionne, prennent volontiers des dimensions matérielles considérables, trop considérables à mon goût. Des proportions plus modestes conviennent mieux, ce me semble, à la caricature, et je ne goûte pas beaucoup des plaisanteries de dix pieds de long. Le roi boit de Jordaens, vous a-t-il jamais donné envie de rire ? Rire devant une si vaste toile !... mais il faudrait avoir pour cela la bouche de Gargantua. Biard n’est pas seulement peindre, il est voyageur ; ses deux goûts, ces deux professions-là vont si bien ensemble ! Il a, comme dit M. Vapereau dans son Dictionnaire des Contemporains, affronté les glaces de la Laponie et du Spitzberg, et nous en a rapporté une foule d’ours blancs, de rennes et d’aurores boréales. Comme les extrêmes se touchent, il devait naturellement aller ensuite au Brésil. Il y a, en effet, passé deux ans ; et tout en dessinant d’une main, il a eu l’heureuse idée d’écrire de l’autre ; et de cette collaboration il est résulté le beau livre que vous verrez, où la plume et le crayon, où le sérieux et la gaieté vivent en parfaite intelligence.

L’Illustration - 21 décembre 1861

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1863, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

élève de Révoil, école de Lyon, 17 Rue de la Madeleine, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - * juin 1838

 

162 - Bourse à Paris

163 - Plaidoyer en province

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1864, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

élève de Révoil, école de Lyon, 17 Rue de la Madeleine, Méd. 2e cl. (Genre) 1828 - Méd. 1re cl.1836 - * juin 1838

 

164 - Episode de la fête de l’Être suprême le 20 prairial 1794

165 - Portrait de Miss T...

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1866, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau ; et à Paris chez M. Louis Maigre, 43 rue du Colisée

 

160 - «Mon atelier»

161 - Portrait de Mlle Ph...

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1867, voir exposition universelle

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1867, 15 avril - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâteries, près Fontainebleau 

 

138 - Mammouth, éléphant antédiluvien découvert dans les glaces de la Léna

139 - Canotières de la Seine en contravention

 

Ces plaisanteries, qui n’appartiennent à l’art par aucun côté et qui semblent une réminiscence des plus mauvais jours de M. Biard, ne sont vraiment pas intéressantes. On pourrait les excuser et en rire, si le peintre avait su en faire un chef-d’œuvre ; mais nous sommes loin de là, et ces sortes de choses, devraient rester à l’atelier pour n’en jamais sortir. L’absence d’imagination est flagrante, et sous ce rapport la peinture n’a rien à envier à la sculpture.

Maxime du Camp - Revue des deux mondes

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1868, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau 

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236 - Pêcheurs de la rivière Sagüasson ; tribu des Mondroncons (Amérique du Sud)

237 - Portrait en pied de M. W. K...

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​Qui croirait que M. Biard a fait aussi un portrait de grandeur naturelle , en pied , une Anglaise , assise dans un paysage avec fond de mer ?

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1869, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau, et à Paris, chez M. Binant, 7 rue de Cléry

 

225 - Mort du chef de division Dupetit Thouars, capitaine du vaisseau le Tonnant, à la bataille navale d’Aboukir

226 - Passagers incommodés par une invasion de moustique, de canerelas et de maringoins

Souvenir de la navigation de l’Amazonie

 

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Salon 1869 2.jpg

 

Mort de Dupetit-Thouars, Aboukir en 1798 - acquis par la liste civile (en bas à gauche)

photographie du Salon de 1869

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1870, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

251 - Capture d’un vaisseau anglais dans le port de Malamocco, près Venise, par le chevalier de Forbin

252 - Dévouement et mort de Bisson

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Salon 1870 2.jpg

 

Capture d'un vaisseau anglais par le chevalier Forbin (en bas au centre)

photographie du Salon de 1870

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​​1872, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

129 - Episode de la bataille navale d’Aboukir (1er août 1798)

130 - De Suez à Calcutta ... traversée orageuse

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1873, 5 mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

118 - Ouverture de la chasse de Courbuisson, dans la forêt de Fontainebleau

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1874, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

173 - Capitaine Pléville

174 - Convives en retard

175 - Cour intérieure du palais des ducs d’Infantado, à Guadalaxara (Espagne) 

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1875, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

197 - Le Vengeur

198 - Exilés Alsaciens dans les forêts vierges du Nouveau-Monde

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Salon 1875 2.jpg

 

Le Vengeur (en bas à gauche)

photographie du Salon de 1875

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​​1876, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau ; et, à Paris, chez M. Gonzague-Privat, 56 rue Blanche

 

175 - Appartement à louer, à Paris

176 - Maison à louer, à la campagne

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1877, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

208 - Naufragés de la Lucie-Marguerite - Vue prise à Magdalena-bay, par 80° degré de lat. Nord

209 - Compartiment réservé pour la tranquillité des dames seules

 

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1878, 25 mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

222 - Pirates guettant une proie

223 - Portrait de Mlle C. P..., dans le rôle de la princesse Lydia Walonoff, des Danicheff

 

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1879, 12 mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

269 - Serment du capitaine Lacrosse

270 - Veillée dans le village de Samois (Seine-et-Marne)

 

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1880, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

322 - Souvenirs de voyage

1. Impératrice du Brésil - 2. Vent du désert - 3. Princesse impériale du Brésil - 4. Vente d’esclaves à Tunis - 5. Empereur du Brésil - 6. Tente de Lapons - 7. Ours blanc des régions polaires  - 8. Rendez-vous au Groënland - 9. Scène de grand chemin en Espagne

323 - Souvenirs de voyage

1. Sauvages mundroucous - 2. Vent du désert - 3. La prière du Santon - 4. Aurore boréale au Nord du Spitzberg - 5. Un artiste  - 6. Chutes du Niagara - 7. Ecole turque à Alger - 8. Forêt vierge - 9. Wagon américain

 

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1881, 2 mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

182 - La pêche par les femmes d’une tribu sauvage

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1882, 1er mai - date non précisée, Palais des Champs-Elysées

Hors concours, Aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

245 - Peintre fantaisiste devant la justice

246 - Peintre classique devant son modèle

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Expositions Universelles de Paris 

 â€‹

 

1855, 15 mai - 15 novembre, Champs-Élysées

 

2552 - Jane Shore (Salon de 1842 - n°132)

2553 - Duquesne délivre les captifs d’Alger (Salon de 1837 - n°116)

2554 - Du Couëdic recevant les adieux de son équipage (Salon de 1841 - n°139)

2555 - Gulliver dans l’île des Géants (Salon de 1853 - n°106)

2556 - Halte dans le désert 

2557 - Aurore boréale 

2558 - Pêche aux morses (Salon de 1841 - n°143)

2559 - Voyageurs français dans une posada espagnole 

2560 - Portrait de Mme ...

2561 - Salon de M. le comte de Nieuwerkerke, directeur général des musées impériaux, intendant des Beaux-Arts de la Maison de l’Empereur, membre de l’institut

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M. Horace Vernet manque de style, mais il n’est pas vulgaire. Son talent tient le juste milieu entre le génie et la trivialité. Descendez un échelon descendez-en plusieurs, descendez encore vous arriverez à M. Biard. Si M. Vernet est le Scribe de la peinture, M. Biard en est le Paul de Kock. M. Biard et M. Paul de Kock ont autant d’esprit l’un que l’autre, et du même. Leur penchant les entraîne vers les mêmes sujets, et leurs admirateurs habitent les mêmes faubourgs. L’un et l’autre se plaisent à peindre les gardes nationaux de la banlieue, les comédiens ambulants, les bourgeoises endimanchées et le bourgeois qui porte un melon comme saint Denis portait sa tête. S’ils abordent d’autres sujets, ils font fausse route. M. Biard est aussi incapable de peindre un homme du monde que M. Paul de Kock de faire parler les gens de bonne compagnie. Le Salon de M. de Nieuwerkerke est plein de figures spirituelles que M. Biard a uniformément vulgarisées en les soumettant au même sourire et à la même physionomie. Voyez ce qu’il a fait de la tête charmante de M. Alfred de Musset cherchez ce qu’est devenu, sous son pinceau, M. Prosper Mérimée, le plus exquis des romanciers et le plus fin des sceptiques Je me demande comment une femme jeune, jolie, et qui a une robe à elle, peut s’exposer à un portrait de M. Biard. La jolie femme qu’il a peinte au milieu d’un bois avec une robe rose et l’ombrelle assortissante, devait être une femme du monde ; elle n’en est plus depuis ce malencontreux portrait. Si un caporal de la garnison de Vincennes la rencontrait au bois, ainsi peinte, il lui parlerait. L’Aurore boréale et la Pêche aux morses sont des curiosités blafardes assez Intéressantes, le talent de l’exécution mis en dehors. On est bien aise de pouvoir dire, rue Vieille-du-Temple « Je sais ce que c’est qu’une aurore boréale c’est blanc. » Et l’interlocuteur reprend « Moi, je sais ce que c’est qu’un morse c’est laid. » Que de morses vous avez peints, cher monsieur Biard ! La Halte dans le désert, tableau plus qu’à moitié vide, doit avoir été peint pour remplir un espace déterminé entre une étagère couverte de sucreries et un portrait de sergent de la garde nationale. La peinture centrale a deux bordures, dont une est dorée et l’autre ne l’est pas. On pourrait rogner le tableau de deux bons tiers sans le diminuer de rien. Gulliver dans l’île des Géants est la fantaisie d’un homme d’esprit; je n’ai jamais dit que M. Paul de Kock fût une bête. Mais la manière, la vraie manière de M. Biard et de l’écrivain qu’il traduit à coups de pinceau, se montre surtout dans la Posada espagnole. Le héros de ce drame burlesque est un moine ventru, frère Fredon majuscule, qui se fait raser en fumant une cigarette et en lorgnant d’un œil effronté une vertu de quarante ans. Un autre révérend, assis dans la poussière, gratte mélancoliquement sa guitare, lorsque toute une communauté de cochons, attirée par l’odeur de l’olla-podrida, fait irruption dans la salle, culbute tout, expose au grand jour les mollets des dames, et produit un de ces effets de comique épouvante dont M. Paul de Kock se plaît à régaler nos portiers.

Edmond About - Voyage à travers l’exposition des Beaux-Arts - 1855

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Le talent de M. Biard n’a jamais provoqué notre admiration ; que ses enthousiastes nous le pardonnent ! Dans ses tableaux historiques nous n’osons point le prendre au sérieux ; dans ses charges, la recherche des effets comiques le pousse parfois jusqu’au grotesque, au ridicule I Que dire, par exemple, des Voyageurs français dans une posada espagnole ? Tandis que ces voyageurs sont à table, un moine se fait raser la tête par un barbier. Un autre moine, étendu sur une botte de paille, ronfle comme un tuyau d’orgue. La porte du fond est ouverte. Un troupeau de cochons en profite pour pénétrer dans la salle, flairer le déjeuner et se glisser sous les jupons des dames qui poussent de grands cris. Est-ce assez distingué, est-ce d’un goût assez délicat ? Gulliver dans l'ile des Géants ne nous plaît guère non plus. Nous cherchons en vain le côté véritablement comique ou intéressant de cette composition.  La Pêche aux Morses a un aspect uniforme peu agréable à l’œil. Nous ne doutons pas que les montagnes de glace des mers du Nord n’aient ce reflet bleuâtre et - verdâtre à la fois que M. Biard leur a donné, mais la vérité n*est pas tout dans les arts. Il faut que cette vérité puisse émouvoir ou charmer, et la Pèche aux Morses ne nous émeut ni ne nous charme. Dussions-nous passer pour trop sévère, nous déclarons n’éprouver aucune sympathie pour le Salon de M, le comte de Nieuwerkerke. Le défaut primordial de cette œuvre, c’est de représenter, dans ce salon, artistique s’il en fut, autant de généraux et de députés que d’artistes. L’exécution est faible — : rien de fini, rien d’arrêté, rien de précis. M. Biard a défi se demander plus d’une fois en regardant son travail : « Sont-ce des portraits ou des caricatures que je fais ? » Si ce sont des portraits, ils manquent d’intérêt. Si ce sont des caricatures, elles ne sont pas plaisantes.

Ernest Gebaüer - Les Beaux-Arts à l’exposition universelle de 1855

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1867, 1 avril - 31 octobre, Champ-de-Mars

 

41 - Emménagement d’esclaves à bord d’une négrier (Salon de 1861 - n°259)

42 - Pont d’une d’une frégate à vapeur pendant le combat

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Exposition des Beaux-Arts de Paris 

  

 

1866,

 

157 - Ma cuisine

158 - Une traversée

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Salons de Lyon 

  

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1822,

 

?  - Autoportrait

?  - Copie d’après Rubens

 

 

1823,

 

2 - Enfants égarés

17 - Intérieur, un petit voleur de cerises

18 - Intérieur, des enfants se battant

19 - Fable du pêcheur et le petit poisson

22 - Intérieur, un homme puisant de l’eau

 

 

1824,

 

?  - Mathilde et Maleck au tombeau de Montmorency 

?  - Intérieur d’une cour d’auberge / Arrivée de la diligence

 

 

1826,

 

585 - Saint Pothin présentant l’image de la Vierge à la vénération des fidèles 

 

 

1828,

 

48 - Sibylle disant la bonne fortune à des jeunes gens

 

 

1833,

 

144 - Folles de l’Antiquaille / Hôpital des fous

145 - Sorcière modernes

146 - Curé et sa servante dévalisés dans les défilés de la Sierra-Morena (Espagne)

147 - Voyageur français dans une posada ou auberge espagnole

148 - Étude d’après nature, du palais des ducs d’Infantado à Guadalaxara

149 - Odalisque

150 - Concert de fellahs, ou paysans égyptiens à Alexandrie

151 - Citerne dans les dunes de sable au Sud de Rosette

 

Les voyages que M. Biard a faits, depuis quelques années, en Grèce, en Espagne et en Surie, ont ouvert une carrière nouvelle à son talent. On voit trop, en les regardant de près, que ces productions n’ont point été exécutées d’après le modèle vivant, mais seulement d’après des esquisses faites rapidement par le peintre au cours de ses voyages. Particulièrement le Concert de Fellahs en Alexandrie et La Citerne dans les dunes de sable au sud de Rosette qui font partie de l’exposition actuelle. Considérés à distance, ils offrent cependant un intérêt réel. Dans le premier, lumière bien distribuée, figures très intelligemment arrangées. Dans le second, une figure de femme d’un caractère particulièrement grandiose qui frappe l’imagination. Dessin laché, ébauches très remarquables par l’originalité du sujet et le mérite de la composition. Le peu de succès des compositions orientales de Biard à la dernière exposition du Louvre peut être attribué à ces manques d’exécution. Un tableau de grandes dimensions a été vu dans l’atelier par des visiteurs, représentant l’arrivée d’une caravane près d’une source, dans le désert, tableau dont l’artiste a étudié les figures avec beaucoup plus de soin et dont l’ensemble est, dit-on, d’un effet de couleur très puissant.

Le Courrier de Lyon, 19 novembre 1833

 

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1836,

 

16 - Recette manquée, scène prise dans une baraque des curtius du Boulevard du Temple, un jour de pluie

 

 

1844-45,

 

20 - Baie de la Madeleine, au Spitzberg par les 79° 35m de latitude Nord

21 - Délivrance de captifs à bord d’un négrier

22 - Convalescence dans une étable à vache

22 bis - Viatique dans la montagne

 

 

1847-48,

 

491 - Naufragés attaqués par un requin

492 - Peintre classique

493 - Aveugle, joueur de violon

 

 

1848-49,

 

29 - Paysage

?   - Deux sujets avant et après la soirée

 

 

1850,

 

17 - Propriétaire

18 - Conseil de révision

 

 

1862,

 

71 - Fête villageoise

72 - Prière dans les forêts vierges

73 - Naturaliste

 

 

1867,

 

101 - Mon Atelier

102 - Indien et sa femme

 

 

1868,

 

90 - Pont d’une frégate à vapeur pendant le combat

91 - Emménagement d’esclaves à bord d’un navire négrier

92 - Baiser dans les glaces

 

 

1870,

 

98 - Jane Shore, condamnée à mourir de faim dans les rues de Londres

99 - Chutes du Niagara, Amérique du Nord

100 - Santon du désert, Sahara

101 - Cour des Lions dans le palais de l’Alhambra, Espagne

102 - Vente d’esclaves, Algérie

103 - Aurore boréale, Spitzberg

104 - Comment on voyage dans les forêts vierges du Brésil

105 - Golfes du Maëlshom, Norvège

106 - École turque, Asie-Mineure

107 - Inondation du Nil, Basse-Égypte

108 - Tente de Lapons, un pasteur norvégien

109 - Pont de la corvette, la recherche de la baie de la Madeleine, sur le 80e degré de latitude Nord Spitzberg

110 - Comment on voyage dans les wagons de chemin de fer, Amérique du Nord

111 - Lever du soleil sur l’Amazonie, Amérique du Sud

112 - Intérieur d’une case de sauvages

113 - Dégel à Magdalena-Bay, Océan glacial

 

 

1872,

 

324 - Dévouement et mort de Bisson

416 - Partie de campagne, la chasse à la pipée

 

 

1876,

 

73 - Convives en retard

74 - Demoiselle à marier

75 - Pont de la corvette La Recherche, étude d’après nature

 

 

1877,

 

94 - Suite d’un naufrage dans la Nouvelle-Zélande

95 - Compartiment réservé aux dames seules

96 - Recherche d’un appartement

 

 

1878,

 

63 - Bébé bienfaisant

64 - Honneurs partagés

65 - Retour après l’incendie

66 - Agréable prédiction

 

 

1879,

 

89 - Femmes sauvages à la pêche

 

 

1880,

 

68 - Veillée dans le village de Samois

 

 

1881,

 

53 - Souvenirs de voyage

1. Impératrice du Brésil - 2. Vent du désert - 3. Princesse impériale du Brésil - 4. Vente d’esclaves à Tunis - 5. Empereur du Brésil - 6. Tente de Lapons - 7. Ours blanc des régions polaires - 8. Rendez-vous au Groënland - 9. Scène de grand chemin en Espagne

54 - Souvenirs de voyage

1. Sauvages mundroucous - 2. Vent du désert - 3. La prière du Santon - 4. Aurore boréale au Nord du Spitzberg - 5. Un artiste - 6. Chutes du Niagara - 7. Ecole turque à Alger - 8. Forêt vierge - 9. Wagon américain

 

 

 

 

​

Salon d’Arras 

  

 

1833, 25 août - 20 septembre, Salon d'exposition

à Lyon, (2e Médaille d’argent section «Genre»)

 

375 - Des sorcières modernes

376 - Un curé et sa servante dévalisés dans le défilé de la Sierra Morena

377 - Un couvent de fellahs égyptiens aux environs d’Alexandrie

 

 

 

 

 

Exposition des objets d’art et d’industrie d’Arras 

  

 

1838, 26 août - 30 septembre, musée de la ville

place Vendôme, n°8, à Paris

 

395 - La traite des nègres

396 - Le divertissement troublé ; bords du Rhin

397 - Distribution de prix dans une école allemande

 

 

 

 

 

Salon de Besançon 

  

 

1880,

 

78 - Une veillée dans le village de Samois

79 - Posada espagnole

80 - Le harem d’un pacha 

 

 

 

 

​

Salon de Blois 

  

 

1875,

 

81 - Déjeuner dans un jardin d’hiver

82 - Comment on voyage dans les forêts vierges de l’Amérique du Sud

83 - Comment on voyage dans les wagons de l’Amérique du Nord 

 

 

 

 

​

Salon de Boulogne-sur-Mer

 

  

1841,

 

? - Le baptême sous la ligne

? - Les demoiselles à marier 

 

 

 

 

​

Salon de Dijon 

  

 

1881,

 

27 - Veillée au village 

 

 

 

 

​

Salons de Douai

  

 

1833, 7 juillet - 20 août

Médaille d’argent

 

23 - Des sorcières modernes (1 500 Fr)

24 - Un curé et sa servante dévalisés dans le défilé de la Sierra Morena (1 000 Fr)

25 - Un couvent de fellahs égyptiens aux environs d’Alexandrie (1 000 Fr)

 

 

1835,

Médaille d’argent

 

? - Des sorcières modernes (Grande médaille d’argent)

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​

1837, 09 juillet - 14 août

place Vendôme, n°8, à Paris

 

26 - Les suites d'un naufrage

 

 

 

​

 

Exposition de Lille 

 

  

1866, 

né à Lyon, élève de Révoil

 

118 - La Bourse à Paris

119 - Le Maître d'école turc

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​

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​

​

Exposition de Montpellier 

 

  

1848, 1er mai - date non précisée, salle des concerts

 

8 - Le Père nourricier : Faites une risette à papa

 

 

 

 

​

Salon de Mulhouse 

 

  

1839,

 

28 - Le bon gendarme 

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​

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​

​

Exposition Nationale des Beaux-Arts de la ville de Nantes

 

  

1861, août, galerie des Beaux-Arts

né à Lyon, élève de Révoil, à Paris, rue Marbœuf, 34, passage Gaillard, 10.

​

52 - La Saisie mobilière

53 - Le Mal de mer

54 - Les Baigneuses

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​

​

​

Exposition municipale au musée de Rouen 

 

  

1874, né à Lyon, élève de Révoil, hors concours, aux Plâtreries, près de Fontainebleau

 

48 - Saisie mobilière

49 - Passagers incommodés par des moustiques

 

 

 

​

​

Expositions des produits des Beaux-Arts

et de l’industrie de Toulouse 

 

  

1835, 20 juin - date non précisée, galeries du Capitole

à Lyon

 

45 - Portrait d’une géorgienne

46 - Portrait d’un turc syrien (appartenant à M.Peyronnet)

 

 

1865, 19 juin - date non précisée, ancien couvent des Jacobins

à Paris

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69 - La saisie mobilière

 

 

 

 

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Salon de l’Union artistique  de Toulouse 

 

 

1862, 30 avril - date non précisée

17 boulevard de la Madeleine

 

26 - Radeau de naufragés attaqués par un requin

27 - Le triomphe de l’embonpoint

 

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Exposition des Beaux-Arts de Toulouse 

 

 

1877, 21 avril - date non précisée, Conservatoire de musique

aux Plâtreries, Fontainebleau (Seine-et-Marne)

 

31 - Une auberge espagnole avant 1830

32 - Jardin d’hiver (le propriétaire en fait les honneurs)

33 - Géorgienne sur la terrasse du sérail (Exposé par M. Laumond Peyronnet, avocat, 29 rue Dalayrac) 

 

 

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Salon de Valenciennes 

 

 

1838, 9 septembre - 15 octobre, Salons de la Mairie

 

85 - Le triomphe de l’embonpoint

86 - Scène de douane à la frontière (collection Jazet) (Rappel médaille d’argent «Grand tableau de genre»)

87 - La suite d’un naufrage

 

 

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19ème Exposition de peinture de Versailles  

 

 

La dix-neuvième Exposition de peinture, sculpture, architecture, gravure, miniature, dessins et pastels de la Société des Amis des Arts du département de Seine-et-Oise a été ouverte à Versailles le dimanche 17 novembre.

C’est la plus belle, la plus riche de toutes celles que nous avons vues, et nous les avons toutes visitées. Elle compte sept à huit cents ouvrages, dont la plupart ont été envoyés par des artistes connus, récompensés aux grandes Expositions du palais de l’Industrie, des réputations faites depuis longtemps. Presque tous les tableaux sont, nous regrettons de le dire, de petites toiles et de petits sujets, presque tous des paysages et de petits paysages ; mais l’ensemble en est beau, bien éclairé ; il y a de l’air et des l’espace. La salle du jeu-de-Paume ne pouvait être mieux employée, mieux occupée ; elle est grande, elle est vaste, et la lumière n’y fait pas défaut assurément.

Il y a de bons tableaux de genre ; il y en a de médiocres ; il y en a de remarquables et de remarqués à juste titre que nous allons signaler […]. Nous cherchons des inspirations plus douces, plus agréables et elles ne nous manquent pas. En voici : La Traversée orageuse et un Wagon américain, de Biard, artiste plus connu autrefois par ses fantaisies burlesques qu’aujourd’hui ; […]

J. E. Delécluze - Journal des Débats politiques et littéraires - 23 novembre 1872, p.3

 

 

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Salon d'Anvers 

 

 

1840place Vendôme, 8, à Paris

 

377 - Les Honneurs partagés (ce tableau appartient à Mr Godecharle, de Bruxelles)

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1843

 

324 - Les Suites d'un naufrage sur les côtes d'Afrique (voyage del'auteur en 1836)

325 - Le Pélerinage à la Mecque

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1861à Paris, rue de la Marbeuf, 34, passage Gaillard, 10

 

79 - Fête villageoise aux environs de Paris

1315 - Emménagement à bord d'un navire négrier

1316 - Vente de nègres

1317 - Chasse aux esclaves fugitifs

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1864à Paris, rue de la Madeleine, 17

 

67 - Épisode de la fête de l'Être suprême, le 20 prairial 1794

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Dirais-je quel reproche les animaux firent aux hommes ce jour-là ? Quand les douze bœufs qui promenaient je ne sais quelle déesse dont Robespierre suivait le char, approchèrent de cette place imprégnée de meurtre, bien qu'elle eût été lavée, bien qu'elle fût recouverte d'un sable fin et épais, ils s'arrêtèrent paralysés d'horreur et ce fut qu'à coups d'aiguillon qu'on les força de passer outre.

Souvenir d'un sexagénaire, par A. V. Arnault

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1873Les Plâtreries, près Fontainebleau (Seine et Marne)

 

95 - La Saisie mobilière

96 - Il y a des pièges à loup dans la forêt de Fontainebleau

97 - Visite d'appartement à louer

 

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Exposition des Beaux-Arts de Bruxelles 

 

 

1842, place Vendôme, n°8, à Paris

 

24 - Naufrage dans les mers polaires

25 - Commencement de la chaîne des sept glaciers, vue prise à Magdalena-Bay, au Nord du Spitzberg - effet d'aurore boréale

26 - Traversée du Havre à Honfleur

692 - Le Concert au châlet

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Le navire La Caroline allant à la recherche d'un passage au N.-O., fut arrêté pendant plusieurs mois au milieu des glaces. Les malheureux qui avaient survécus à leurs compagnons allaient succomber au froid et à la faim, lorsque des Esquimaux virent les arracher à une mort certaine. (Histoire des Naufrages)

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La liste des récompenses accordées aux artistes à la suite de l’Exposition qui vient de se terminer à Bruxelles est publiée par les journaux belges. Plusieurs artistes français figurent dans cette liste. Des médailles d’or ont été décernées à MM. Biard, Fauchery, Lapito ; […]

Anonyme - Le Journal des Débats politiques et littéraires - 29 novembre 1842, p. 3 

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1845, place Vendôme, n°8, à Paris

 

21 - Le Droit de visite

22 - La Jeunesse de Linnée

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Le jeune Linnée ayant été mis en apprentissage chez un cordonnier fut déclaré incapable et bon, tout au plus, à faire un domestique. Ses parents le placèrent dans la maison d'un vieux médecin qui s'occupait de botanique. Ce fut alors que ses pensées se tournèrent vers les sciences naturelles, dont il devint plus tard le législateur.

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1851, place Vendôme, n°8, à Paris

 

74 - Quatre heures au Salon d'exposition des tableaux, au Louvre

75 - Les nymphes des jardins d'Armide

76 - Portrait de madame la marquise de B. : la Solitude

77 - Portrait de madame la comtesse D. : la Rêverie

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1857, place Vendôme, 8, à Paris

 

41 - Épisode du bombardement de Bommarsund

42 - La fête villageoise

43 - Arrivée en France

44 - Arrivée en Angleterre

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1863, chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur - Médaille d'or au salon de Bruxelles 1842 - Les Plâtreries, par Héricy

 

43 - Mon atelier - 3-A

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Salon triennale de Gand 

  

 

1865, aux Plâtreries, près Fontainebleau

 

46 - Famille anglaise débarquant en France

47 - Famille française débarquant en Angleterre

48 - Quatre heures au Salon

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1868,

 

54 - La police correctionnelle

55 - La bourse

56 - Voyageurs en France

57 - Voyageurs en Angleterre

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1871,

 

66 - Le Pont du vapeur Marajo, pendant une irruption de moustiques (souvenir de la navigation sur l'Amazone)

67 - Une Forêt Vierge sur les bords de la Seine (Atelier de l'auteur)

68 - 15 panneaux dont les sujets sont peints d'après les études faites dans les nombreux voyages de M. Biard : 

1° Chute du Niagara / 2° Santon du grand désert traversant un village de Fellahs / 3° La Cour des Lions, dans le palais de l'Alhambra / 4° Vente d'esclaves, Afrique / 5° Grand glacier au Spitzberg, effet d'aurore boréale / 6° Forêt vierge au Brésil / 7° Les Gouffres du Maelstroom, Norwège / 8° École turque / 9° Inondation du Nil, Basse-Égypte / 10°Intérieur d'une tente de Lapons : un ministre norwégien y fait la lecture de la bible / 11° Le Pont de la corvette La Recherche au Spitzberg, par le 80e degré de lattitude Nord / 12° Intérieur d'un wagon de chemin de fer, Amérique septentrionale / 13° Le Lever du soleil sur le fleuve des Amazones / 14° Case indienne, Amérique du Sud / 15° Le dégel dans une baie de l'Océan glacial

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1874,

 

87 - Le vent du désert

88 - Les convives en retard

89 - Episode de la bataille navale d’Aboukir

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L'amiral Brueys tué, les ponts et les batteries abandonnés, le navire incendié, seul le capitaine Luce de Casa Bianca refuse de quitter son vaisseau. Son fils, âgé de douze ans, sur le point d'être sauvé par un matelot dévoué, se jette dans les bras de son père avant de mourir avec lui. Le matelot épouvanté se jette à la mer, un moment après le navire fait explosion.

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Exposition des Beaux-Arts de Cologne 

 

 

On écrit de Cologne (Prusse), le 25 juillet : La Société des beaux-arts de Cologne a ouvert hier sa douzième Exposition annuelle de tableaux. Cette Exposition se compose de 195 ouvrages, dont 21 ont été exécutés par des Français, 26 par des Allemands, 60 par des Belges, et 88 par des Hollandais. Parmi les artistes français qui ont exposé, se trouvent MM. Biard et Jacquard.

Anonyme - Journal des Débats politiques et littéraires - 29 juillet 1850, p. 3 

 

 

 

 

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Exposition de l’Académie des Beaux-Arts de Londres  

 

 

L’Académie royale des Beaux-Arts de Londres vient de donner son grand dîner pour l’ouverture de l’Exposition. […] L’Académie royale existe depuis soixante-onze ans. Son exposition de cette année offre quelques beaux tableaux, entre autres un Milton dictant le Paradis perdu à ses filles. Un peintre français, M. Biard, a envoyé son beau tableau de la Traite des Nègres qui a eu le plus grand succès. 

Anonyme - Journal des débats politique et littéraires - 19 mai 1840, p. 1

 

 

 

 

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Exposition de peintres français, Galerie Willis Street, Londres 

 

 

On écrit de Londres, le 6 mai : Plusieurs amateurs anglais des beaux-arts, au nombre desquels se trouvent MM. Stanfield et Maclise, ont pris la résolution de faire tous les ans à Londres une Exposition publique de tableaux de peintres français. La première de ces Expositions vient d’être ouverte dans la galerie de Willis Street. Parmi les ouvrages qui s’y trouvent, on remarquera les suivants : […] ; Gulliver dans le champ de Bobdigraz, par M. Biard ; […].

Anonyme - Journal des débats politique et littéraires - 9 mai 1854, p. 2

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